Presbyterianisme et maçonnerie

Publié le 5 Janvier 2017

La Franc-maçonnerie doit sans doute beaucoup au « presbytérianisme », ce calvinisme importé en Écosse dès le XVIe siècle.

Anderson fut un pasteur presbytérien, … et Desagulier, un pasteur issu du milieu huguenot (également des calvinistes, qui furent importants dans les nombreux pays où ils se réfugièrent dans la période de la révocation de l’édit de Nantes).

 

Les Stuarts du XVIIè siècle furent d’abord des presbytériens, ce qu’on oublie souvent. Et la franc-maçonnerie naissante leur est également redevable.

 

Et pourtant, cet aspect a été fort peu étudié. En langue française, à part Patrick Negrier, peu ont fait un détour. En langue anglaise, je n'ai pas trouvé grand chose.

Pourquoi ? Je ne sais pas.

 

Dans mon étude sur la maçonnerie namuroise, les régiments écossais qui avaient été casernés à la citadelle de Namur, au cours du XVIIIe siècle, étaient avant tout presbytériens, aucun catholique n’y était admis. Or ils sont à la source de la loge namuroise toujours existante, qui fut patentée par la Grande Loge d’Écosse en février 1770, quelques années après leur départ de Namur.

 

Il y a donc là une source de questionnement.

 

Dans une étude (à venir) sur les liens écossais qui pourraient exister entre le « Rite écossais primitif », dit de Namur, et l’Écosse maçonnique de l’époque, un détour par le presbytérianisme semblait important.

 

Pour bien commencer cette année 2017, voici les premiers éléments de ce "détour"   :-)

King James version de la Bible (1611) : c'est aujourd'hui la version de la Bible la plus lue au monde.
 

 
 

1/ Introduction

 

Ce regard sur le « presbytérianisme » répond en quelque sorte au judicieux constat d’Alain Bernheim : « Pour les Grandes Loges d'Irlande et d'Écosse, pendant la seconde moitié du 18ème siècle, la Grande Loge d'Angleterre était celle des 'ancients' et non la Grande Loge de 1717 qu'elles ne reconnaissaient pas et avec laquelle elles n'avaient pas de relation. »[1]

 

Si la franc-maçonnerie écossaise avait une réelle autonomie, et d'origine et de fonctionnement, alors elle devrait porter et transmettre des éléments spécifiques à ses loges filles.

Un des aspects spécifiques de l'Écosse est le presbytérianisme, et sa maçonnerie devait en être influencée. Cet aspect a été très peu étudié.

 

Depuis l' Act of Toleration de 1688, qui signe la fin des guerres de religion en Écosse, mais non des guerres politiques, beaucoup d'eau ont passé sous les ponts et notamment le fait que James Anderson était un pasteur presbytérien : dès lors, on peut penser que l'héritage écossais, s'il y avait, était en partie déjà transmis dans la franc-maçonnerie spéculative naissante à Londres. Néanmoins, l'existence d'une maçonnerie dite des « ancients » (ré)apparaîtra progressivement après celle des modernes. Le fait que l'Écosse ait fait sienne cette maçonnerie des « ancients », doit nous interpeller.

Il semble dès lors utile d'examiner plus particulièrement cet aspect. En effet, comment des officiers écossais, stationnés à Namur, qui possédaient une très réelle éducation, ont-ils réagi dans un univers totalement composés d' « idolâtres papistes », ainsi qu'ils les désignaient [2]. La réciproque est vraie aussi : comment un univers de catholiques, qui sort d'une guerre civile, puis d'une guerre de conquête, dans lesquelles les protestants ont été expurgés quasi jusqu'au dernier, a-t-il accueilli ces « hérétiques ». C'est en effet la première fois que la Grande Loge d'Écosse délivrait une patente à une loge en pays catholique, composé largement de catholiques. Dans ce face à face très fascinant, qu'est-ce qui fut transmis ?

En tout état de cause, bien que l'aspect religieux soit l'élément le plus risqué dans ce face à face, les choses ne se passaient pas si mal, une réelle entente entre bourgeois et officiers (qui logeaient chez les premiers), pour garantir la paix civile, semblait prévaloir [3].

 

La guerre des évêques (1639): la marchande Jenny Geddes déclenche une émeute.

 

2/ L'aspect historique

 

Au tournant des XVIe et XVIIe siècles, à l'époque de William Schaw (et ses statuts réorganisant la maçonnerie opérative), les écossais, grâce à la nouvelle religion qui s'investit dans ce rôle, sont plutôt instruits, savent lire (la Bible). Les plus instruits auront fait des études en Angleterre ou sur le continent (la culture française reste présente). La Renaissance touche également l'Écosse, avec des accents particuliers liés essentiellement au presbytérianisme. Mais cela reste un pays pauvre [4].

 

Quant aux catholiques, ils furent minorisés dès le XVIe siècle et disparurent quasi des grandes villes, comme Glasgow, Édimbourg, etc. Le centre et le sud vont rapidement devenir presbytériens et surtout le sud-ouest où se trouveront les éléments les plus radicaux. Quelques poches des Highlands, à l'ouest, proche de l'Irlande, resteront longtemps catholiques (jusqu'au XVIIIe), séparées de l’est par des massifs rocheux où résidait le pouvoir politique. Contrairement à l'Angleterre et l'Irlande, il n'y a jamais eu de « grands » massacres de catholiques en Écosse par d'autres écossais, une certaine tolérance entre clans prévalait, pour autant que la pratique religieuse catholique ne puissent être extériorisé (interdiction de la messe).

 

Dans la deuxième moitié du XVIIe siècle, entre 1684 et 1688, la répression des royalistes-épiscopaliens à l'encontre des presbytériens se fit de plus en plus rude. On peut rapprocher les épiscopaliens des anglicans. Leur origine est cependant largement presbytérienne, même si l'anglicanisme n'en est pas absent : ce sont ceux qui, ayant accepté les 5 points de Perth de 1621 de Jacques VI (ou Jacques I d'Angleterre) dont l'objectif est une certaine anglicanisation de la religion dominante, voulaient, poursuivant la même perspective, imposer une hiérarchie (évêques, etc.) dans l'organisation de l'Église d'Écosse, avec au sommet le Roi. Ceci va être combattu par les « covenantaires » avec une gradation dans la violence au cours du siècle. La guerre des évêques de 1639 en est une illustration. Une certaine dose d'arminianisme (possibilité de rédemption par les actes qui s'oppose à la prédestination calviniste) va s'inscrire dans le mouvement épiscopalien qui l'éloigne petit à petit de son origine.

 

La « Toleration Act » de 1688 [5], excluant les catholiques et les anti-trinitariens, permettra de calmer les guerres de religion en Écosse. Il n'empêche, au siècle suivant, le mécontentement était grandissant : les épiscopaliens surtout, dont le roi Guillaume, un calviniste, avait supprimé tous les privilèges par le « Settlement », et en avait limité l'exercice, ratifié par le parlement en 1690. En outre, le 1er mai 1707, l'acte d'Union, entre l'Écosse et l'Angleterre, entra en vigueur, sous la signature du dernier souverain Stuart, la reine Anne, ce qui n'était pas le moindre des paradoxes. L'opposition à cette Union fut fort présente en Écosse. C'est le début du jacobitisme écossais. Si en France, on propose souvent l'identification des jacobites à des catholiques écossais émigrés, ce n'est absolument pas le cas en Écosse. Les jacobites sont avant tout des nationalistes, majoritairement épiscopaliens, parfois presbytériens. Les catholiques sont négligeables.

 

En 1712, certains privilèges furent rendus aux épiscopaliens dont la religion avait été réprimée : la « Toleration Act »-encore !-, annulant ainsi certains acquis des presbytériens obtenus en 1688 et 1690. Ces derniers n'en furent évidemment pas heureux … !

Ce jacobitisme va dès lors être nourri des « nationalistes écossais » (ils sont nombreux, surtout les clans des Highlands) et des mécontents (des épiscopaliens et quelques presbytériens frustrés du revirement de 1710 et surtout de 1712). Avec les rares catholiques subsistants, cet ensemble hétéroclite « nationaliste » se ralliera aux guerres jacobites de la première moitié du XVIIIe, notamment celles de 1708 avortée, puis de 1715 de Jacques III et la campagne de Bonie Prince Charlie de 1745. La suite est connue avec le Butcher Cumberland (le prince William, duc de Cumberland, 3e fils de George II) qui organisa avec ses mercenaires allemands et anglais la dévastation aveugle du pays, surtout dans les Highlands et des massacres de grand ampleur.

Ensuite l' « Act of proscription » qui redéfinira les « Disarming of Highlands Acts » en 1746, 1747 et 1748, ainsi que de l' « Heritable juridiction act » de 1749, vont organiser une profonde déculturation des Highlands et de l'Écosse plus généralement [6]. Ces événements expliquent le basculement de la population vers les Lowlands.

 

La population écossaise, à la fin du XVIIe siècle, est d'un petit million d'habitant (dont 30 à 50 000 catholiques, ce qui est assez négligeable [7]). Ces niveaux ne bougeront pas beaucoup jusqu'au XIXe, avec un baisse temporaire lors des massacres qui ont suivi la bataille de Culloden, accélérant l'émigration. Le revenu du pays valait environ 1/38e de celui de l'Angleterre, ce qui montre son état de pauvreté. L'émigration vers les Amériques est débutante, mais atteindrait déjà le chiffre notable de 100 000 personnes [8].

 

Durant la seconde moitié du XVIIIe siècle, suite à l'épopée épique de Bonnie Prince Charlie, après avoir connu la terrible répression pratiquée par le « Butcher Cumberland », suivi d'un chasse sans pitié des nationalistes, des épiscopaliens et des derniers catholiques chargés de tous les maux [9], l'Écosse connut un enlightenment remarquable. Parmi les célébrités de rang européen, citons David Hume, Adam Smith et le poète Robert Burns. Édimbourg et Glasgow devinrent des villes de culture reconnue. Sur le plan religieux, les choses se calmeront progressivement et les épiscopaliens, avec l'aide de l'Église anglicane qui lui est proche, se redresseront progressivement. Le presbytérianisme, qui reste la religion d'État dans un environnement relativement tolérant, va connaître une certaine fragmentation à l'intérieur de ses rangs. Le catholicisme est interdit. La première ouverture se fera en toute fin de siècle.

 

Sur le plan politique, le pays, officiellement dénommé « north britain » depuis l'acte d'union de 1707, était tenu dans un main de fer, l'émigration vers l'Amérique atteignit des niveaux tels, que la démographie écossaise ne réussit pas réellement à décoller, une loi spéciale dut être prise en fin de XVIIIe siècle pour endiguer le phénomène. Les Highlands se vidèrent peu à peu au profit des villes et le rapport des populations s'inversa, les Lowlands devenant la partie la plus peuplée du pays. L'émigration irlandaise en Écosse au cours du XVIIIe, peu étudiée, est très réelle et explique, à elle seule, le repeuplement catholique de cette région.

 

Sceau de l'Église Presbytérienne
 

3/ L'aspect religieux

 

« Leur Église ne fut modelée ni sur celle de Genève, ni sur aucune autre, mais sur les Saintes Écritures » déclaration attribuée à Jean Row, un compagnon de John Knox [10].

 

L’église d’Écosse (la « Kirk »), majoritaire, est une église nationale, sinon nationaliste, issu du calvinisme et apparenté aux huguenots. Ses éléments les plus radicaux furent résolument anti-royalistes. Elle devient la religion d'État à partir de 1560. Elle prend directement le pouvoir un petit siècle plus tard (le « règne des Saints » 1645-50, un gouvernement « biblique »), avant d'être écrasée sous les armées de Cromwell.

 

L'organisation même de la Kirk est intéressante, car celle de la maçonnerie lui est proche. En effet, chaque communauté, composé de plusieurs congrégations (sorte de paroisse) est autonome et possède son propre Consistoire (Presbytère = conseil ecclésiastique) [11]. Le terme Presbytère (du grec : « Conseil des anciens ») signifie ici l'assemblée élue (de laïcs) en opposition à l'épiscopat hiérarchisé. Un synode est sensé coordonner cet ensemble. C'est bien l'assemblée locale, formée d'hommes « saints », qui gouverne. Nous sommes devant une logique bottom-up, ce qui constitue une vraie rupture avec les modes de fonctionnement des autres Églises de l'époque et ce depuis l'origine du presbytérianisme.

 

Les Loges sont proches des Consistoires, elles partagent avec ceux-ci les secrets maçonniques [12] et notamment le rite du mot (mots -Jakin et Boaz- et geste -la grippe des mains- basés sans doute sur le Nouveau Testament, Épître de Paul aux Galates, 2 : 9-10 : « Et Jaques, Céphas, et Jean, qui sont estimés être les colonnes, ayants connu la grâce qui m'était donnée, me baillèrent à moi et à Barnabas la main d'association: afin que nous allassions vers les Gentils, et eux vers ceux de la Circoncision. Seulement que nous eussions souvenance des pauvres: ce que je me suis aussi étudié de faire. »(Bible de Genève, 1669))

 

En effet, les loges « franc-maçonniques » ne furent pas combattues par l'Église d'Écosse. Pourtant cette Église n'était pas connue pour sa grande tolérance. Il y a très peu de pasteurs presbytériens dans les rangs maçonniques écossais. On peut cependant citer Robert Baillie (1602-1662) au XVIIe au sein de la Mother Kilwinning Lodge [13] ou Hugh Blair durant l'Enlightenment du XVIIIe [14]. On doit cependant considérer une proximité de la seconde organisation avec la première et probablement une certaine dépendance. Les Loges presbytériennes étaient surveillées, semble-t-il, par la Mother Kilwinning Lodge, sous la réserve de la remarque précédente [15].

 

La notion de tolérance au sein du monde protestant d'alors et du calvinisme en particulier a connu des évolutions vers plus de rigueur, mais dans ses débuts, il y avait cette idée.

« Mon cher, si tu veux extirper l'hérésie, tu dois savoir comment faire pour l'arracher avant tout du cœur et amener les hommes à s'en détourner par un mouvement profond de la volonté. Par la force tu n'en viendra pas à bout, mais tu la renforceras. A quoi te servira-t-il de fortifier l'hérésie dans le cœur et de l'affaiblir seulement au-dehors sur la langue en forçant les gens à mentir. » (Martin Luther, De l'autorité temporelle et des limites à l'obéissance qu'on lui doit. 1525)[16].

 

Cette forme de tolérance reste malgré tout marquée par l'idée de « prédestination » et de « grâce » du Calvinisme (voir plus loin, les 5 points de Dordrecht), en sorte qu'il est inutile de convertir de force un hérétique ou celui d'une autre religion. Néanmoins cette tolérance a des réelles limites comme en témoigne le procès et le bûcher que Jean Calvin (1509-1564) a réservé à Michel Servet, un anti-trinitarien brûlé vif en place de Genève en 1553. Ce qui provoqua des protestations virulentes, dans son propre camp, par exemple celles de son ami Niklaus Zurkinden ou de son disciple Sébastien Castellion.

La tolérance, à cette époque, n'était pas une valeur en soi, mais était une technique dont le but est, selon Calvin,

« que, ramener à une vie meilleur, ils soient réintégrés dans la société et dans la communion de l'Église. » car « tant que restera incertain pour nous le jugement de Dieu, il ne nous est pas permis de porter un jugement individuel pour savoir qui fait ou non partie de l'Église. »[17]

 

Se trouve également inhérent à cette approche, la séparation nette entre l'Église et l'État, entre le spirituel et le temporel ; quelques prémisses de la démocratie moderne issue d'un tel contexte furent sans doute jetés. Le gouvernement ecclésiastique est élu (ce n'est pas ici une envie de démocratie, l'idée d'élection est intimement liée à la prédestination), car il doit être « choisi » parmi les membres de la vraie Église, et la notion d'équité y est présente. Par-contre le pouvoir civil, quelque soit sa forme, a comme rôle et devoir subalternes de maintenir l'ordre et les bonnes mœurs dans la cité. De ce point de vue, pour Calvin, un gouvernement aristocratique serait le meilleur.

Cette forme de « gouvernement ecclésiastique élu », on la retrouve dans les loges britanniques du XVIIIe siècle et certainement écossaises, pas nécessairement dans les loges françaises de la même époque où les Maîtres de loge sont généralement installés à vie. Dans la loge namuroise, elle était bien présente [18].

 

Quand à la liberté de conscience, autre avancée de ce siècle, elle va faire l'objet d'une intense controverse, qui perdure encore aujourd'hui. Un disciple de Calvin, Sebastien Castellion (1515-1563) est au cœur de celle-ci. Elle débute avec le supplice de Servet :

« Tuer un homme, ce n’est pas défendre une doctrine, c’est tuer un homme. Quand les Genevois ont fait périr Servet, ils ne défendaient pas une doctrine ; ils tuaient un être humain ; on ne prouve pas sa foi en brûlant un homme, mais en se faisant brûler pour elle. »

 

Cette phrase, écrite par Castellion, sous le nom d'emprunt de Martin Bellie, dans son livre de 1553 « Le traité des hérétiques » est bien connue. En effet pour Calvin, le liberté de conscience ne peut s'appliquer que pour ceux qui sont membres de la vraie Église, pas pour les autres, alors que pour Castellion, elle est générale. C'est la controverse, en elle-même, qui va provoquer des avancées à la notion de « liberté de conscience » : « apprenez de votre conscience à ne pas forcer celle des autres » (Castellion) [19]. Castellion est un précurseur des Locke (« Letters concerning Toleration, 1686 »), Spinoza, Comenius, puis un peu plus tard de David Hume (un septique radical, qui croyait en l'expérimentation) auquel s'oppose un autre écossais « Thomas Reid », l'inventeur du concept « le sens commun ».

 

L’emblème de la « Kirk » apparaît fin du XVIIe siècle. Il s’agit d’un buisson ardent sur fond de croix de Saint-André. La Bible enseigne que ce buisson ardent, qui brûle sans jamais se consumer, transmet à Moïse le « nom ineffable ».

Voilà deux symboles largement repris dans plusieurs grades maçonniques.

La devise est : « Nec tamen consumebatur » (« et le buisson ne se consommait point » Exode 3:2) . C’est l’expression probable de la résistance de la Kirk écossaise, à nouveau libre après la révolution de 1689, marquant la fin des persécutions, particulièrement rigoureuses à la fin du règne de Jacques II, causées par les guerres, durant le XVIIe, entre la monarchie et son église épiscopalienne face aux covenantaires (presbytériens). Cette période est également caractérisée par une émigration écossaise importante, notamment vers l’Ulster qui devint largement presbytérienne (l'Ulster a toujours été proche de l'Écosse, géographiquement et culturellement) et Dublin.

 

Cette donnée doit être rapprochée de la patente de Knight Templar octroyée par la Mother Kilwinning Lodge en 1779 au Chapitre de Knight Templar de Dublin, qui en retour délivrera des patentes de constitution pour des ateliers (camps) templiers en Écosse à partir des années 1790. Très probablement que nous avons là aussi un fond presbytérien dans ce va et vient.

 

"The Inauguration of Robert Burns as Poet Laureate of Lodge Canongate Kilwinning No 2, 1st March 1787".  Painted by Stewart Watson,  (Grand Lodge of Scotland).

 

4/ L'aspect maçonnique

 

Le presbytérianisme fait partie de l'identité même de l'Écosse en fin de XVIIe siècle, et durant le XVIIIe. Il n'existe évidemment pas de maçonnerie catholique dans ce pays à ces époques. N'oublions pas que la loge namuroise fut la première loge civile patentée par la Grande Loge d'Écosse en pays catholique.

 

Les seconds statuts Schaw de 1599, du nom de William Schaw, un catholique Maître des travaux de Jacques VI, qui, lui, était presbytérien (Jacques VI ne deviendra Jacques Ier d'Angleterre et anglican qu'en 1603 ), traitaient du statut particulier de la loge à caractère presbytérien « Mother Kilwining Lodge » [20] :

« First It is ordanit that the warden witin the bounds of Kilwynning and vther placeis subject to thair ludge salbe chosin and electit zeirlie be monyest of the Mrs voitis of the said ludge vpoun the twentie day of December and that wn the kirk of Kilwynning as the heid and secund ludge of Scotland and yrefter that the generall warden be advertysit zeirlie quha is chosin warden of the ludge, immediatlie efter his electioun. » (article 1er des second statuts Shaw de 1599)[21].

 

Le terme « within the Kirk of Kilwining » désigne l'assemblée presbytérienne. Notons également que les élections sont annuelles, le 20 décembre.

 

Le rapprochement avec les manuscrits d'Haughfoot (1696-1714), manifestement d'inspiration presbytérienne avec ses références bibliques, est tentant : « D : Qu'est ce qui est la clé de votre Loge ? R Une langue bien pendue (dans le sens d'une langue bien contrôlée). D : Où se trouve la clé ? R : Dans une boite en os. (dans le sens « au plus profond de moi » ; ce qui fait penser au « marrow in the bone » du Graham (1723), déformation sans doute du Mahabyn que l'on trouve dans le Sloane (1700).)[22]

 

La proximité et la dépendance des Loges « presbytériennes » aux Consistoires doivent être vues à travers le refus de toute interférence religieuse des confréries, nombreuses au XVIe. Ces dernières vont largement disparaître avec l'arrivée de l'Église réformée d'Écosse, puisqu'un de leur rôle était précisément d'honorer la religion par le métier à travers des processions et autres manifestations. Paradoxalement, les seules processions autorisées furent donc des processions non religieuses, de membres de loges représentant des artisans, à l'occasion de la pose de la première pierre de bâtiments civils importants. Elles furent décrites en leur temps et sont des sources précieuses de renseignements historiques.

En d'autres termes, les Loges d'artisans du bâtiment étaient tolérées pour autant qu'elles ne s'occupent ni ne parlent de religion, et d'autre part qu'elles soient constituées d'hommes moraux au sens de la religion réformée, qui individualise la religion, banni l'ostentation (ce que ne fait pas l'anglicanisme), et place au centre de la vie de ceux-ci, la Bible. Les arts n'étaient pas mauvais en soi, mais n'étaient acceptables que pour autant qu'ils soient totalement distincts de la religion [23]. C'est donc à l'intérieur des Loges qu'une certaine ritualisation sous forme de typologie allégorique[24] a pu se réaliser pour autant qu'elle respecte ces principes. On comprend aussi que cette manière de fonctionner ne devait pas favoriser la création d'une coordination sous l'appellation de Grande Loge par exemple. Et celle d'Écosse fut en effet assez tardive par rapport à celle d'Angleterre ou d'Irlande, en 1736, et réalisée de manière assez restreinte dans ses débuts dans une optique très hanovrienne [25][26].

 

Pierre Négrier[27] s’est penché sur l'aspect presbytérien de la maçonnerie écossaise des XVIIe-début XVIIIe et nous présente quelques pistes.

 

Le mot, signes et attouchements qui l'accompagnent, seraient d'origine écossaise presbytérienne puisqu'ils se trouvent dans des divulgations écossaises de « type presbytérien ». On peut suivre son raisonnement pour ce qui concerne le mot, mais le « not proven » de David Stevenson doit être gardé à l'esprit.

 

De même, l'absence de dessins plastiques ecclésiologiques et donc de tapis de loge a, selon lui, probablement une origine similaire, et le fait que ceci soit le cas, non seulement au rite d'York -américain- mais aussi au rite primitif de Namur, est un élément important allant dans le sens d'une origine écossaise presbytérienne dans cette manière de faire.

 

Par contre, la régression que Patrick Negrier réalise des 5 points du grade de compagnon[28] (devenus ensuite les 5 points de la maîtrise[29]), variable dépendante, sur les 5 points du synode de Dordercht de 1619, variable indépendante, bien que fragile et délicate, mérite qu'on s'y arrête. Serions-nous face à une typologie allégorique, telle que l'expose René Desaguliers dans son livre sur les « Pierres de la Maçonnerie » ?[30]

 

En effet, on est ici au cœur, au fondement de la doctrine calviniste. Mais elles fondent aussi l'incompatibilité de cette doctrine, non seulement au catholicisme, mais aussi avec d'autres mouvements protestants et certainement l'arminianisme. Si l'auteur a raison dans son hypothèse, nous devrions trouver raisonnablement dans l'ésotérisme maçonnique des éléments rappelant ces fondamentaux, malgré le fait que la Grande Loge de Londres, avec les apports d'Anderson (presbytérien) et de Desaguliers (anglican mais ancien huguenot-calviniste), montra un comportement réellement latitudinaire très compatible avec son époque.

 

Une première remarque s'impose : le dogme de transsubstantialité est un élément clé qui sépare le protestantisme du catholicisme romain (les « idolâtres papistes »), rejeté par les premiers, « idolâtré » par les seconds.

Cette donnée semble importante. Elle se projette sur la « dernière scène » où Jésus réunit pour une dernière fois ses douze disciples. Pour le calvinisme (et donc le presbytérianisme), ce moment est central : il n'y a ni transsubstantiation (catholique), ni consubstantialité (luthérianisme). Ce moment est vu d'une manière essentiellement spirituelle où Dieu est présent dans la globalité du moment. C'est précisément l'image du « Presbytère ». L'organisation de l'Église est basée sur le Consistoire (le Presbytère), qui est l'organe régulateur local, chargé de la doctrine, de la morale, des bonnes manières, etc. Ses membres sont élus (c'est une rupture complète avec le catholicisme). Il est idéalement composé de douze anciens (les douze apôtres : les « laymen »), ainsi que les pasteurs des paroisses sous contrôle du Consistoire (teaching elders or minister) et de diacres (les diacres presbytériens sont les responsables des biens matériels et de leur distribution. En Écosse, ils font partie du gouvernement local du presbytère, contrairement à ce qui se passait à Genève) [31].

 

Douze sera également, bien évidemment (!), le nombre minimal de membres d'une loge maçonnique presbytérienne (cf les manuscrits d'Haughfoot, 1696-1714). On trouvera également cette indication (dans ce cas 12+1) dans des manuscrits qui ne sont pas spécialement presbytériens, comme le « A Mason's examination » (1723), ou le Ms Graham (1726), ou même sous forme allégorique dans le Ms Dumfries n°4 (1710).

Or, reprenons l'histoire des débuts de la loge namuroise (il s'agit du capitaine John Cunningham de la Scots briguade) : « Revêtu des Grad:. les plus élevés, et comme tel, investi du pouvoir de créer des Maç:., il initia aux connaissances de l'Écossisme douze habitans du même Or:. , lesquels, après s'être constitués en L:. en instance, sollicitèrent des lettres de création de la G:. L:. Metrop:. d'Écosse, siégeant à Édimbourg. »[32].

 

Une seconde remarque s'impose, les 5 points du compagnonnage ne relate pas la « résurrection » d'Hiram dans l'impétrant comme cela en deviendra l'image allégorique lors du glissements des 5 points vers le grade de maître (il n'y avait évidemment pas cette sorte de transsubstantiation très présente dans l'iconographie française du grade de maître au XVIIIe siècle [33] et contraire au protestantisme).

Il s'agissait donc, dans le cas des 5 points du compagnonnage, essentiellement d'un rite d'accueil et de reconnaissance d'un membre élu comme frère, c'est dès lors un acte de fraternité au sens premier.

 

Les cinq points calvinistes de Dordrecht sont une sorte de développement des 5 « solae » énoncés à la Diète de Worms (1521) par Luther, et respectés par l'ensemble des Églises protestantes : sola scriptura, sola fide, sola gratia, solus Christus, solis Deo gratia (l'écriture seule, la foi seule, la grâce seule, le Christ seul, la gloire pour Dieu seul).

 

Les canons de 'Dordrecht' (ou de 'Dort', 1618) affirment :

- « Total depravity » : la corruption totale de l'homme. Il ne peut donc se sauver par lui-même.

- « Unconditionnal election » répond au point précédent. L'élection inconditionnelle, c'est à dire que l'homme choisi par Dieu est prédestiné à être sauvé. Elle est inconditionnelle parce que l'homme n'a pas le choix quelques soient ses actes. Il est élu malgré lui.

- « Limited atonement » : l'expiation limitée. L'expiation apportée aux hommes par Jésus sur la croix est limitée à ceux qui sont élus (qui sont prédestinés). Ceci répond correctement aux points précédents.

- « Irresistible grace » : la grâce irrésistible. En d'autres termes, celui touché par la grâce (l'élu) ne peut alors faire autrement que d'agir selon la volonté de Dieu. Il acquiert la capacité et la volonté de faire ce que Dieu veut. Dans ce sens, la régénération précède la grâce. La logique est maintenue.

- « Perseverance of the saints » : la persévérance des saints. Le terme saints doit être compris comme désignant les élus. L'élu ne peut être détourné de sa capacité et de sa volonté apporté par la grâce. Il ne peut retourner au péché. Si c'est le cas, c'est qu'il n'était pas élu.

 

Chacun de ces points trouvent bien entendu leurs correspondants précis dans la Bible.

On retrouvera trace de l'idée de prédestination dans le Ms Graham (1726) par exemple :

« it is to beleiued and allso under stood that such a holy secret could never be Lost while any good servant of God remained alive on earth for every good servant of God had hath and allways will have a great part of that holy secret alltho they know it not themselves nor by what means to mak use »[34][35]

 

 

On peut évidemment rapprocher de nombreuses façons de faire de la franc-maçonnerie à l'un ou l'autre points des canons de Dordrecht, notamment la notion d'élu, le marque indélébile de la qualification de franc-maçon, la notion d'égalité entre les élus, etc., (on trouve un écho très intéressant de cette notion d'élu-prédestiné dans les rituels maçonniques du XVIIIe siècle de « Chevalier de l'Occident » au niveau des 7 sceaux, alors que cet ésotérisme semble avoir disparu dans ceux, plus tardifs, du REAA). Cependant cet exercice peut se réaliser, me semble-t-il, assez facilement avec d'autres mouvements religieux ou associatifs ou par l'influence de grands penseurs comme Bacon, Hobbes, surtout Locke dont l'« Essai sur l'entendement humain » fut réédité de façon constante à cette époque, ainsi que Newton.

 

On comprend bien que les 5 points du compagnonnage ont pour objectif de réaliser un acte d'intégration dans une communauté égalitaire d'élus (ici la Loge prebytérienne). Le geste apparaît d’ailleurs comme naturel pour relever un compagnon tombé à terre (remarque de Pierre Noël, que je remercie ici pour ses précieux conseils et avis).

Par contre, que ces 5 points du compagnon réalisent, selon Négrier, une typologie allégorique de l'acceptation sans réserve des 5 points de la doctrine calviniste afin d'être accepté comme un membre élu du presbytère (assemblée des « saints ») semble hasardeux, parce que, sauf l’homologie du chiffre 5, rien ne permet de relier, point à point, les éléments de l’un à la signification de l’autre.

 

 

Notons que la Bible est au centre de la Loge écossaise presbytérienne, sur lequel les serments se prêtent, alors que chez les anglais (« les moderns »), ce sont les anciens devoirs qui remplissent ce rôle. Dans sa version française -catholique-, au XVIIIe et après, ce seront les constitutions d'Anderson, substitut des anciens devoirs, qui remplissent ce rôle.

Ce sont donc les « ancients » qui remettent la Bible, au sens propre, mais surtout au sens figuré, au centre de la Loge.

 

Les régiments de la Scots brigade stationnés à Namur étaient manifestement largement presbytériens, avec son registre des baptêmes et des communions[36]. On va retrouver ces caractéristiques maçonniques dans la loge namuroise.

 

Le terme d' « ancient » a évidemment une connotation particulière dans l'univers de la Kirk : c'est précisément l'élément de base du Presbytère. Nous devons probablement en tenir compte dans l'affirmation d'une maçonnerie des « ancients » que l'on trouve notamment dans le diplôme namurois de 1768 de « Roquet », « ancien franc et accepté maçons » ou sous la signature de Cunningham « ancien maçon, membre d'Écosse » [37]. Cette possible connotation presbytérienne est apparemment renforcée par l'affirmation de « douze habitans » qui aurait formé à l'origine la loge namuroise. Toujours dans le même registre, rappelons l'absence de tapis de Loge dans le rite namurois, tout comme dans le rite de York américain, serait liée à la base, à l'interdiction de la représentation plastique dans le domaine religieux pour les calvinistes, (d'où le mouvement iconoclaste des débuts du calvinisme) [38].

 

Sceau du XVIIIe siècle de la Loge namuroise

 

 

 

Ce petit exposé introductif reste évidemment très fragmentaire, incomplet et probablement que s’y trouvent des éléments mal compris, mal digérés. Il mérite certainement d’être développé par des historiens qui connaissent, bien mieux que moi, les fondements du calvinisme et les éléments maçonniques des origines, surtout en Écosse.

 

Et d’autre part, les remarques sont évidemment les bienvenues pour améliorer, corriger le cas échéant, cette approche.

 

Merci d’avoir pris le temps de lire ce (trop?) long texte.

 


 

 

 

Références

1  H Amblaine (A Bernheim). La Franc-maçonnerie, l'Angleterre et les mythes. Acta Macionica n°9, 5999, pp362-372.

2  C'est presque un terme générique de ces époques. Voir par exemple Marc Wilks. Précis de l'histoire de l'Église d'Écosse. Paris, 1844.

3  C Denys. Les relations entre Pays-bas du nord et Pays-bas du sud autour du problème de la Barrière au XVIIIe siècle, une proposition de révision historiographique. Revue du Nord (Univ Lille-3) n° 359, 2005, pp 115-37.

4  M Duchein. Histoire de l'Écosse. Fayard, 1998.

5  C de Brouwer. Un texte oublié de 1737. La relation sur la franc-maçonnerie par l'abbé Prevost. Renaissance Traditionnelle n°177-8, 2015, pp 2-22.

6  Hugh Trevor-Roper. La tradition des Highlands. In dirigé par E Hobsbawn et T Ranger. L'invention de la tradition. Éditions Amsterdam, 2006, pp 43-69. (Première édition : The invention of Tradition, 1983.)

7  C Prunier. Les catholiques en Écosse au XVIIIe siècle. In textes rassemblés par P Morère. Écosse des Lumières. Le XVIIIe autrement. Éditions Ellug, Grenable, 1997, pp 105-49.

8  M Duchein. Histoire de l'Écosse. Fayard, 1998, p 425.

9  C Prunier. Les catholiques en Écosse au XVIIIe siècle. In textes rassemblés par P Morère. Écosse des Lumières. Le XVIIIe siècle autrement. Éditions Ellug, Grenable, 1997.

10  M Wilks. Précis de l'histoire de l 'Église d'Écosse. Paris, 1844, p45.

11  GS Gray, JC Tucker. Presbyterian polity. 4th edition. Geneva Press, Kentucky, 2012.

12  P Negrier. La Tulip. Histoire du rite du Mot de maçon de 1637 à 1730. Éditions Ivoire-Clair, 2005, pp 19-22.

13  Idem, pp 30-31.

14  D Stevenson et MC Révauger. Écosse et franc-maçonnerie. In textes rassemblés par P Morère. Écosse des Lumières. Le XVIIIe autrement. Éditions Ellug, Grenoble, 1997, pp 229-42.

15  P Négrier. Idem.

16  C Strohm. Calvin et la torance religieuse. In Sous la direction de Hirzel et Sallmann. Calvin et le Calvinisme. Éditions Labor et Fides, Genève, 2008, pp 267-90.

17  C Strohm. Idem.

18  E Goblet d'Alviella. Essai sur l'origine et l'histoire de la « Bonne Amitié ». Bruxelles, 1909.

19  M Turchetti. Contribution de Calvin et du Calvinisme à la naissance de la démocratie moderne. In Sous la direction de Hirzel et Sallmann. Calvin et le Calvinisme. Éditions Labor et Fides, Genève, 2008, pp 291-326.

20  D Davidson. The first freemasons. 1988. Traduction française P Sautrot. Les premiers francs-maçons. Éditions Ivoire-Clair,2000, p 98-101.

21  Les traductions sont souvent biaisés par des interprétations, c'est pourquoi je les évite dans la mesure du possible. Néanmoins dans cas-ci, voici celle de P Langlet : « En premier lieu, il est ordonné que le surveillant [d'une loge située] dans la juridiction de Kilwinning, et autres lieux dépendants de cette loge, soit élu chaque année par la majorité des votes des maîtres de cette loge, le 20 décembre, et cela dans l'église de Kilwinning, principale et seconde loge d'Écosse, et qu'après, le surveillant général soit averti chaque année, immédiatement après son élection, de qui a été élu surveillant de la loge. » Les textes fondateurs de la franc-maçonnerie. Dervy, 2006, p59.

22  Voir la traduction française P Langlet des manuscrits d’Haughfoot. Les textes fondateurs de la franc-maçonnerie. Dervy, 2006, pp 89 à 151.

23  D Stevenson. Les Origines de la Franc-Maçonnerie. Le siècle écossais. Éditions Télètes, 1993, pp 165-175.

24  R Desaguliers. Les Pierres de la Maçonnerie. Dervy, 1995, pp160-164.

25  R Copper. The Rosslyn Hoax ? Lewis Masonic, 2006.

26  D Stevenson et MC Révauger. Écosse et franc-maçonnerie. In textes rassemblés par P Morère. Écosse des Lumières. Le XVIIIe autrement. Éditions Ellug, Grenable, 1997, pp 229-42.

27  P Négrier. La Tulip. Histoire du rite du Mot de maçon de 1637 à 1730. Éditions Ivoire-Clair, 2005.

28  Tant dans le "Pritchard", que dans le "Three distinct knocks", il est explicitement désigné comme : « the five points of fellowship ». On retrouve ces 5 points notamment dans les manuscrits d'Haughfoot.

29  Laurent Bastard fait, pour expliquer le rite des cinq points du compagnonnage, référence aux cinq plaies du Christ. Cela semble avoir du sens s'il s'agissait effectivement des 5 points liés à la résurrection d'Hiram-Dieu. Mais historiquement, ce n'est pas ce cadre-là qui apparaît être à l'origine du rite des 5 points du compagnon. Des 5 points aux 5 plaies. Renaissance Traditionnelle n°137, 2004, pp 43-55.

30  R Desaguliers. Les Pierres de la Maçonnerie. Dervy, 1995, pp160-164.

31  JS Gray, JC Tucker. Presbyterian Polity. Westminster John Knox Press, 2012.

32 Notice de la Circulaire et autres pièces émanées en 1818 du Chef-d'Ord :. du rite Écoss :. dit primitif pour les Pays-Bas » ,in Auguste de Wargny. Annales chronologiques, littéraires et historiques de la maçonnerie des Pays-Bas à dater du 1er janvier 1814, tome III, Bruxelles, Presses du Frère L. Jorez Fils, 1824 p 498.

33  J Snoek. The evolution of the Hiramic legend in England and France from Pritchard to the Emulation ritual. Heredom, vol 11, 2003. (Traduction française : Acta Macionica n°21, 2011.)

34  Knoop, Jones, Hamer. The early masonic catechisms. Mancherster University Press, 1963, p 94.

35  « il faut comprendre qu’un secret aussi sacré ne pourra jamais se perdre tant qu’il restera un bon serviteur de Dieu en vie sur terre. Tout bon serviteur de Dieu possédait en grande partie ce secret sacré (et il le possédera toujours) bien qu’il ne le sache pas lui-même, et qu’il ne sache pas non plus comment s’en servir. » Traduction P Langlet. Les textes fondateurs de la franc-maçonnerie. Dervy, 2006, p 383.

36  J Ferguson. Papers illustrating the history of the Scots Brigade in the Service of the United Netherlands 1572-1782. 3 tomes, Edinburgh, 1899-1901.

37  C de Brouwer. Les 250 ans du Rite écossais Primitif, dit de Namur. Renaissance Traditionnelle n°172, 2013.

38  C de Brouwer. Sur les traces des écossais de XVIIIe dans le rituel de 1er grade à l'antique loge de Namur. Trigonum Coronatum Annales n°22, 2014.

 

 

 

Ye Jacobites by name

Les paroles sont de Robert Burns:

 

Ye Jacobites by name, lend an ear, lend an ear,
Ye Jacobites by name, lend an ear,
Ye Jacobites by name,
Your fautes I will proclaim,
Your doctrines I maun blame, you shall hear, you shall hear
Your doctrines I maun blame, you shall hear.

 

What is Right, and What is Wrang, by the law, by the law?
What is Right and what is Wrang by the law?
What is Right, and what is Wrang?
A weak arm and a strang,
A short sword, and a lang, for to draw, for to draw
A short sword, and a lang, for to draw.

 

What makes heroic strife, famed afar, famed afar?
What makes heroic strife famed afar?
What makes heroic strife?
To whet th' assassin's knife,
Or haunt a Parent's life, wi' bluidy war?

 

Then let your schemes alone, in the state, in the state,
Then let your schemes alone in the state.
So let your schemes alone,
Adore the rising sun,
And leave a man undone, to his fate, to his fate.
And leave a man undone, to his fate.

Rédigé par Christophe de Brouwer

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K
Je suis très satisfait de ce texte merci bien .
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