Rite Écossais Primitif (7) - Grand Élu de la Vérité (29e degré)

Publié le 3 Octobre 2023

  Première partie.

 

Le Grand Élu de la Vérité (29e) est le dernier grade avant l'Ordre Intérieur. Il se trouve retranscrit en fin d’article. Une reproduction de l’original est disponible sur Latomia.

 

Il s’agit d’un rituel relativement important. En réalité, c’est le rituel de l’Ordre Sublime des Chevaliers Élus (OSCE)[1] qui a subi, par rapports aux originaux (celui de Quimper par exemple ~1749), assez peu de modifications, ce qui est déjà très surprenant. Nous vous en proposons une large comparaison.

 

C’est un deuxième grade de type Kadosch, le plus archaïque. Les deux se suivent (28e-29e degrés). Ce simple fait pose question. Il comporte dans son dispositif la montée de l'échelle et, à chaque échelon, un serment de ‘vérité’. En effet, les vertus qui y sont classiquement attachées ne sont pas évoquées, ils l’ont probablement été dans le rituel précédent de Kadosh, nous explique ce rituel-ci ("montez l’échelle mystérieuse que vous connaissez").

 

Il s’agit clairement d’un grade terminal pour le système namurois. Le dernier avant d’entrer dans l’Ordre intérieur (dénommé Grand et Sublime Chapitre de l’Intérieur du Temple), obligatoire pour pouvoir y accéder, nous explique son règlement [2], même si on entre dans cet Ordre comme Grand Écossais de Saint-André (25e), ce qui est conforme au système de la Stricte Observance templière : « art.17. Il les choisit parmi les Maç:. du rite qui ont été promus au 29me degré »*.

* « Il » désigne le Chapitre de l’Intérieur ou Ordre Intérieur.

 

Tout comme pour le Rose-croix, des Chapitres spécifiques au 29me degré du rite peuvent être créés en-dehors de celui de Namur, sous les conditions décrites par ce règlement. D’ailleurs, de nombreux maçons, non membres actifs de la loge namuroise, font partie du Chapitre des « Grands Élus de la Vérité », sans avoir été plus loin. L’exemple le plus connu est sans doute le Baron Goswin de Stassart, premier Sérénissime Grand Maître du Grand Orient de Belgique. L’existence de Chapitre de Grands Élus est parfaitement conforme à ce que nous connaissons de l’OSCE.

 

L’historiographie actuelle admet que les rituels « classiques » de Kadosh qui nous sont parvenus, sont une évolution du rituel de l’OSCE.[3][4] Le rituel primitif serait apparu durant les années 1740 en France, peut-être avant. Il aurait disparu dans ces régions dans les années 1750 pour revenir, via Metz et un officier récemment libéré, en 1761, sous la forme du Kadosh que nous connaissons.[5] Et de fait, plusieurs éléments du rituel primitif OCSE se retrouve dans le rituel Kadosh, sans cependant que l’homologie atteigne celle du rituel de Namur, loin de là.

 

Néanmoins cette explication, que nous ne remettons pas en cause, doit, à notre sens, être fortement nuancée.

En effet, si la pratique chapitrale de Grands Élus (OSCE) semble avoir disparue de France ou du moins, n’est plus visible durant les années 1750, elle ne semble pas s’être éteinte sur le continent. L’exemple des Pays-Bas est parlant. Je l’ai traité ailleurs.

Quant à Namur, non seulement nous en possédons le rituel dont l’homologie avec les rituels OSCE sont vraiment très importants et surprenants, mais le rite nous propose cette curiosité : le rituel de chevalier Kadosh précède celui de Grand Élu. Sachant que, si le rite de Namur, en lui-même, est spécifique à cet Orient, les rituels professés ne sont aucunement des inventions locales mais proviennent d’autres sources. Bien sûr, Namur place forte de la Barrière (traité de la Barrière de 1715), a vu défiler quantité de régiments d’origines diverses soit, pour la citadelle (protestant), d’origine écossaise, ‘hollandaise’, Suisse, Allemande, soit pour la ville (catholique) des régiments des États héréditaires habsbourgeois, essentiellement belgo-autrichiens, qui ont stationné dans diverses régions de ces États (Bohème, Galicie, Autriche, …) ou qui ont participé à toutes les guerres habsbourgeoise de l’époque (Pologne, Saxe, etc.). Nous avons cette particularité d’une loge régimentaire, l’Union Indissoluble, pour le régiment belgo-autrichien de Murray, inscrite à l’Orient de Namur au tableau de la Grande Loge Provinciale des Pays-Bas autrichien en 1778 (Le comte Joseph Murray est franc-maçon, d’un famille originaire d’Écosse.[6] La question a été posée de savoir s’il n’appartiendrait pas à une branche cadette de la famille du duc d’Atholl, ancien grand-Maître de la Grande Loge (anciens) d’Angleterre puis d’Écosse ; elle est actuellement sans réponse.) Le mélange est donc assez étonnant. On comprend que la loge namuroise représente ainsi un carrefour d’influence les plus diverses de toute l’Europe. Il est possible que cette séquence Kadosh – Grand Élu existe ailleurs. Cela permettrait de poser de nouvelles questions.

 

Pour continuer le questionnement, penchons-nous sur la séquence des grades de vengeance, les « Élus ». Le système namurois comporte 4 grades d’Élus parmi les degrés permettant d’accéder au Rose-Croix. Et ensuite, nous avons, comme grade de vengeance, le chevalier Kadosh (28e) et ce grade-ci. D’autres grades pourraient être qualifiés de grade de vengeance comme le Grand Écossais de Saint-André (25e) ou le Chevalier de l’Aigle noir (27e). N’oublions pas que, ensuite, les grades de Novice-Chevalier de l’Intérieur (30 et 31e) sont des dérivés templiers proche d’un Kadosh et sont également des grades de vengeances. Cette perspective namuroise donne le tournis et se rapproche des remarques de Pierre Mollier sur les liens entre les Élus et les Grands Élus templiers (type kadosh pour simplifier).[7] D'ailleurs, dans ce grade-ci, cet aspect est abondamment évoqué.

 

Notons simplement que Namur, ville francophone, pourrait avoir été un lieu refuge des grades Kadosh, tout comme le fut le rite de Perfection aux Îles, suite à l’interdiction de ces grades par la Grande Loge de France (Conseil Souverain) en 1766.[8]

En tout cas, outre l’indication probable du Kadosh sur le certificat Roquet de 1768, le cachet et le grade indiqué à la signature, repris dans le certificat Pyman de 1776 [9], ne laisse aucun doute quand à la pratique de ces grades Kadosh à Namur à ces époques.

Notons à titre anecdotique et sans doute fortuite, la correspondance entre le palmier emblématique du sceau de l’OSCE et les feuilles de palmier dans le sceau historique de la loge de Namur.

 

∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞

∞∞∞∞∞∞∞∞∞

 

L'instruction, par contre, est fort longue et on constate qu’elle est largement superposable à celle du rituel de Quimper « L'Ordre Sublime des Chevaliers Élus » (OSCE) de 1749-50, présenté par Kervella et Lestienne [10], nous en faisons la comparaison plus loin.

La dissémination en France et en Europe de cet Ordre (OSCE) à l’époque (années 1740?) est assez étonnante : Hambourg, Amsterdam, Suisse, …, même Edimbourg.[11]

 

Alain Bernheim [12] signale par ailleurs deux autres rituels, l’un attribué à Tschoudy[13] et l’autre évoqué par Paul Naudon [14], qui sont largement comparables à celui de Quimper. Cependant, les divergences et les concordances ne sont pas les mêmes que celles trouvées entre les rituels de Namur et de Quimper (voir plus loin, dans le tableau comparatif, trois exemples, en notes).

 

Nous avons probablement là un bon exemple de rituels qui « circulent » dans différentes directions (et non pas selon une filiation linéaire), et qui se modifient un peu au gré des copies et des besoins, à partir d'un original commun.

 

La question qui se pose est de savoir comment les Namurois ont-ils pu prendre connaissance de ce rituel ? Via Tschoudy ? Les concordances/divergences posent problème.

 

Une autre hypothèse pourrait être celle d'une connexion avec le baron Friedrich von Vegesack et/ou le Chapitre d'Amsterdam de l'OSCE.

 

Le baron von Vegesack était né en 1725 dans le Mecklembourg. Il fut initié probablement à la même époque que John Cunningham (le "créateur" de la loge namuroise) [15] en 1748 à Hambourg, l'année suivante il faisait partie de l'OSCE.[16][17] Il porte comme nom de Chevalier, Eques a leone insurgente. Ce qui nous intéresse également c'est qu'il fut capitaine d'un des régiments d'Orange-Nassau. Il était toujours actif durant les années 1760.[18] Or précisément, l'un ou l'autre bataillon des régiments d'Orange-Nassau fut caserné au château de Namur durant la période du « Traité de la Barrière ». C'est le cas par exemple pour l'officier (Johannes) de Ruts, membre d'un de ces régiments et dont Thomas-Bonaventure Maloteau de Fooz, membre de la loge namuroise, dans le mémoire qui lui est attribué (1776), fait grand cas pour ses connaissances maçonniques acquises à l'extérieur. La famille de Ruts est bien connue à Amsterdam et Rotterdam. Elle est liée à la Compagnie néerlandaise des Indes orientales (Vereenigde Oost-Indische Compagnie ou VOC) qui est à l'origine du siècle d'or néerlandais (XVIIe siècle). C'est une famille de négociants et de marchands. Parmi les personnages célèbres de cette famille, Nicolaes Ruts fit commerce avec la Russie. Rembrandt en a fait un portrait. Un autre Nicolaas Ruts, également d'Amsterdam, fut consul-général à Marseille. Il devint un ami proche de Jean-Frederic Bernard, l'auteur du fameux livre « Cérémonies religieuses du Monde ».[19] Il est fort probable que notre officier fasse partie de cette famille car être officier au régiment d’Orange-Nassau montre une position familiale élevée dans les Provinces Unies.

 

Un autre lien avec l'OSCE, qui est également intéressant pour nous, est réalisé via Albrecht-Nicolaas, baron van Aerssen Beijeren, qui fut le premier Grand Maître du Grand Orient des Pays-Bas entre 1756-58. Il fut également investi par le comte de la Tour du Pin de l'OSCE. (Nous savons par un courrier du 4 août 1749 en réponse à Vegesack qui voulait en constituer d'autres en Allemagne (Hambourg, Lubeck, Swerin) qu'un Chapitre de l'OSCE existait et fonctionnait effectivement à Amsterdam.[20]) Le 24 septembre 1774, il confia son autorité de création de hauts grades au Grand Maître du Grand Orient des Pays-Bas de ce moment, Carel, baron van Boetselaar (il le sera de 1759 à 1798), qui, dans la foulée met en place une « Grande Loge écossaise ».

 

Dans l’acte de passation de pouvoir, van Aerssen Beijeren se dit Grand Maître perpétuel de l’Ordre Sublime des Grands Chevaliers Élus, soit Grand Maître de l’OSCE d’Amsterdam, où nous savons l’existence d’un Chapitre.[20][21]

 

Voici le texte, il est en français :

« A tous et un chacun de nos Illustres très Respectables, Vénérables et aimés Frères.

Nous ALBERT NICOLAS BARON D'AERSEN BAVIËRE, SEIGNEUR DE VOSHOL, MEETEREN, GELDERMALSEN, TRIANGEL, HOGERHEIDE, ETC, ETC. Grand Maître perpétuel de l'Ordre Sublime des Grands Chevaliers Élus, ensemble des grades intermédiaires de la Maçonnerie Écossaise du Petit Élu, de l'Illustre, du Chevalier de l'Étoile, et des deux Aigles etc. dans la République des Sept Provinces Unies, ressort de la Généralité et Colonies dépendantes etc. etc. etc. Salut.

 Savoir faisons, qu'ayant acquis depuis plusieurs années par la faveur du très Noble, très Illustre et très Excellent Frère COMTE DE LA TOUR DUPIN, Souverain Grand Maître de tous les Conseils, Chapitres et Loges Écossaises ou autre du Grand Globe de France, le pouvoir et la faculté de conférer ces différents Grades, d'en former des Loges et de nous mettre à leur tête en qualité de Grand Maître pour les régir et gouverner notre vie durant, soit par nous-même ou par un Représentant que nous pourrions en trouver digne, le tout sous la Juridiction susdite de la République des Provinces Unies.

A ces causes, voyant les brillants progrès, que la Maçonnerie fait de plus en plus dans nos Provinces sous les glorieux auspices de son Grand Maître actuel, le très Noble, très Éclairé, et très Respectable Frère CHARLES, BARON DE BOETZELAER, nous avons cru devoir encore pour le bien et la propagation de l'Ordre le revêtir du même pouvoir et de la même faculté, relativement à ces Grades Supérieurs ; le substituant à notre lieu et place et l'autorisant à agir en notre nom, pendant notre absence, sous promesse de Ratification ; ordonnant à tous nos Vénérables Frères Écossais et Élus de reconnaître le dit Respectable Frère CHARLES BARON DE BOETZELAER en sa nouvelle qualité de très Noble, très Illustre dans nos Provinces ; et de lui rendre les hommages de vénération et d'obéissance qui lui sont dus à ce titre.

En foy de quoi nous avons signé les présentes et y avons fait apposer le sceau de nos Armes et le Grand Sceau de l'Ordre fondamental de la Maçonnerie.

A La Haye en Hollande, le vingt quatrième jour du Neuvième mois de l'An de Lumière 5774.

Par mandement du très Noble, très Éclairé et très Respectable Grand Maître National de l'Ordre

J.P.J. DUBOIS, Gr. Secret. De la R.G.L. des Prov. Unies et Chancelier de l'Ordre des Ch. Gr. El. »

 

Notons que le lien avec la Stricte Observance Templière (SOT) était également présent puisque la « Grande Loge Écossaise » hollandaise décida le 18 mai 1778 d'avoir une correspondance suivie avec le Duc Ferdinand de Brunswick et le prince Fréderik de Hesse-Cassel. [22]

 

Notons la communauté de titre entre le rituel de Namur Grand Élu, celui trouvé dans l’acte de van Aerssen Beijeren et le rituel correspondant de Gages.

 

∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞

∞∞∞∞∞∞∞∞∞

 

La mention de « Baphomet » est explicitement trouvée dans le rituel namurois lorsque l’instruction évoque l’ « idole » qu’auraient vénérée les templiers. Le terme est repris dans l’acte d’accusation de ceux-ci en 1307. On ne trouve cependant pas ce terme, ni dans le rituel de Quimper, ni dans celui de Tchoudy ou de Naudon (ni dans les rituels plus classiques de Kadosh post-1761).

Si le terme Baphomet est absent des trois rituels non-namurois, néanmoins, l’idole à la tête argentée ou dorée y est bien décrite dans les 4 rituels. Et cette idole, dans les écrits anciens, non maçonniques, portant sur la suppression des Templiers, est clairement et systématiquement identifiée comme étant Baphomet ou Baffometi: il vient des minutes établies lors des interrogatoires.

 

Si le terme apparaît singulier, il ne l’est en fait pas tellement. Cependant, en première analyse, il semble se rattacher d’une manière ou d’une autre à Johann Augustus Starck.

 

Johann Augustus Starck (1741-1816), pasteur protestant, un théologien réputé d’une grande érudition, a été initié franc-maçon à Paris en 1765. Il crée la loge de Wismar avec Vegesack (fin 1766). Cette loge rejoindra la Stricte Observance qui, par ce moyen, inclura dans son système le « cléricat » (« les clercs du Temple ») créé par Starck, lors de l’important convent de Kholo en 1772, à l’apogée de la Stricte Observance. Il fut vaguement soupçonné de s'être tourné vers le catholicisme durant son séjour parisien, et d’être devenu un agent des Jésuites, rumeur lancée par le franc-maçon Friedrich Nicolai, un écrivain allemand en vue de cette époque et farouche opposant de Starck. Toujours est-il que durant la révolution française, il se rapprochera de Barruel et de l’anti-maçonnisme.

 

Soulignons que le convent de Wilhelmsbad, qui se détourne des rituels templiers pour adopter ceux du Rite Rectifié de Jean-Baptiste Willermoz, se déroule en 1782 .

Starck serait l’auteur d’un pamphlet anonyme condamnant la Stricte Observance, publié en 1885 : « Saint Nicaise:

Oder, Eine Sammlung merkwürdiger maurerischer Briefe für Freymäurer und die es nicht sind »). Il en a cependant toujours nié la paternité. Une réponse à ce pamphlet, l’anti-Saint Nicaise, est publiée un an plus tard.

Le pamphlet et sa réponse utilisent le terme de Baphomet. Ce terme a fait couler beaucoup d’encre depuis. Certains auteurs suggèrent que c’est précisément Starck qui introduisit le terme « Baphomet » dans le corpus maçonnique.[23] Quant à moi, je resterais très prudent, le terme est connu et utilisé depuis les procès templiers du XIVe siècle, jusqu’au XVIIIe siècle inclus, dans la sphère « templier ».

Effectivement, le terme n’est pas nouveau, il faisait nommément partie des éléments d’accusation des templiers en 1307. Il serait un dérivé de Mahomet, comme le souligne d’ailleurs une publication en latin de 1733 , « Glossarium ad scriptores mediae et infimae latinitatis auctores », p 998, ouvrage republié de nombreuses fois au XVIIIe siècle.

 

Une autre inspiration du pamphlet et contre-pamphlets, selon Humbertclaude [24] , se trouve dans le « Traittez concernant l’histoire de France : sçavoir la condamnation des Templiers avec quelques actes » de Pierre Dupuy, édité en 1654, et plusieurs fois réédités depuis, tant au XVIIe et qu’au XVIIIe siècles. Et en effet, par exemple Friederich Nicolai (voir plus haut), dans son livre « Essai sur les accusations intentées aux Templiers et sur les secrets de cet Ordre », s’appuie textuellement sur les écrits de Pierre Dupuy.

Pierre Dupuy fut donc souvent réédité, parfois le livre, un peu réaménagé, changeait de nom, par exemple (sur google livre) en Histoire de l’Ordre militaire des Templiers ou chevaliers du temple de Jérusalem, nouvelle édition, publiée à Bruxelles en 1751.

 

&&&

 

Le nom de Baphomet y revient plusieurs fois. Voici un passage du livre de Pierre Dupuy, relatant les crimes dont sont accusés les templiers repris dans les rituels maçonniques, qui est à peu près comme le rituel de Namur, « derrière » (au lieu de "cul") + Baphomet :

« Fr. Gaucerandus de Montepesato Templier, dit que quand il fut receu, le Superieur luy monstra une idole barbuë faite in figuram Baffometi & le Crucifix; luy fit adorer l'idole & renier le Crucifix, & cracher trois fois dessus; que c'estoit la coustume, & le statut de l'Ordre: Qu'il baisa ce Supérieur en la bouche, au nombril, & au derrière: Qu’il se pouvoit mesler avec un de ses Frères de l'Ordre: & luy fut baillé une ceinture qu'il tira de la quaisse où estoit cette idole, & luy commanda de la garder, & porter perpétuellement. Dit que l'on leur permet de connoistre charnellement leurs compagnons, ut melius caliditatem terra ultramarine valeant tolerare , & ne diffamentur propter mulieres. Dit qu'il s'est confessé de tout à un Penitentier du Pape, le Pape passant à Montpellier.

Raimundus Rubei, idem que les autres pour l'adoration de l'idole, ubi erat depicta figura Baffometì, & le Supérieur baisant cette idole dit Yalla, verbum Sarracenorum : baisa le Supérieur és trois parties cy-dessus, & luy permit la Sodomie, & luy bailla la ceinture. Guillelmus Bos , dit qu'il baisa le Maistre en la bouche, au nombril, & in ano nudo fine medìo, adora l'idole & renia Jesus-Christ. Arnaudus Sabbateri Templier, idem que le précédent, & parle de la Sodomie. P.D.Mossio, idem que Guillaume Bos. Fait à Carcassonne, 1307. »

 

Que le terme se trouve dans un rituel maçonnique Kadosh, sous forme d’interdiction, n’est pas surprenant. La ‘prudence maçonnique’ était de mise d’autant que c’est bien pour accusation de sodomie que la maçonnerie hollandaise fut interdite entre les années 1735-45. À l’époque qui nous intéresse, cela devait se savoir, certainement dans l’espace maçonnique des Pays-Bas septentrionaux et méridionaux.

 

Quand au texte repris « unanimement » dans les 3 rituels pour décrire l’idole ("une tête argentée ou dorée"), dans les écrits du XVIe au XVIIIe siècle portant sur la condamnation des templiers, il répond quasi mot pour mot aux écrits anglais qui se répètent depuis le XVIIe siècle, alors que les choses sont assez disparates chez les Français. Cependant, pour les écrits anglais, la paternité reviendrait à l'ouvrage de L. Ellies du Pin de la Sorbonne auxquels notamment  A New History of Ecclesiastical Writers, 1693, réédité de nombreuses fois depuis), se réfère (« A Silver and Gild wooden Head with a great Beard »). En effet, dans la "Nouvelle bibliothèque des auteurs ecclésiastiques", tome 11e, on trouve "leur faire adorer une tête de bois dorée & argentée, qui avait une grande barbe". Cet ouvrage, antérieur à son pendant anglais, fut également réédité de nombreuses fois.

 

&&&

 

La question est évidemment: quand le terme a-t-il rejoint le corpus maçonnique templier et plus particulièrement namurois ? [25] [26]

 

Je ferais les considérations suivantes :

1. Il est possible que suite à cette polémique, le terme de Baphomet ait été rajouté au rituel namurois et/ou au rituel d’où il provient, après 1785. Ce serait assez singulier parce que l’usage de ce rituel n’apparaît plus en Europe à cette époque, sauf peut-être dans des loges provinciales comme Namur. De plus, si l'on examine le rituel lui-même, ce rajout n'ajoute absolument rien: cela n'a pas de sens.

2. Que le pamphlet soit ou non de Starck (selon Bernheim, il pourrait être d’Adolf Franz Knigge, un dignitaire de la Stricte Observance de l’époque), il s’appuierait notamment sur les écrits et dire de celui-ci (comme en témoigne l’anti-Saint Nicaise qui dévoile toute une correspondance de Starck). Dès lors l’introduction du terme dans l’imagerie maçonnique pourrait être plus ancienne. Un lien vers Amsterdam via Vegesack – Starck deviendrait dès lors une hypothèse possible. Il n’y a pas de réponse à cela. Notons que les échanges épistolaires entre les deux hommes se déroulent en 1766.

3. Tout simplement, les scripteurs originels du rituel dont est issu celui de Namur, devaient savoir que l’idole s’appelait baphomet (cela fait partie des raisons connues de la condamnation des templiers), et ont nommé l’idole car cela leur semblait évident. Starck n’aurait alors rien à voir avec le terme utilisé dans le rituel namurois, mais bien, par exemple, le livre de Dupuy et ses rééditions. Le rasoir d'Okham me semble pencher vers cette explication.

 

Réédition du Dupuy à Bruxelles en 1751 sous le titre: Histoire de l’Ordre militaire des Templiers ou chevaliers du temple de Jérusalem.

 

&

&&&

 

   Deuxième partie

 

Comparaison succincte entre les deux Instructions :

 

Namur

Quimper

D Étes-vous P Él de la Vérité ?

R Oui, j'ai ce bonheur.

D Estes-vous C. E.

R oui jay ce bonheur.

D Comment vous appelez-vous ?

R Chev Kad

 

D Êtes-vous digne du titre ?

R Je fais mes efforts pour cela.

D en estes-vous digne

R je fais mes efforts pour cela.

D Par qui avez-vous été reçu ?

R Par le G M

D par qui avez-vous eté reçu ?

R Par le G. M.

D Que vous a-t-il fait ?

R Il m'a créé chev

D que vous a til fait

R il ma armé C.

D Qu'a-t-il fait de plus ?

R Il m'a donné le cordon du Gr

D qua til fait de plus

R il ma donné le cordon, l'habit et les attributs.

D A quoi sert ce cordon ?

 

 

 

 

 

Manque une page

 

 

 

 

 

R … droit se nomme Oheb-Kerabah, qui signifie amour du prochain.

D a quoi sert ce cordon ?

R a lier plus intimement dans mon ame les sentiments de Religion de vertu et dhonneur

D quel est le principal devoir dun C. E.

R les observations des statuts de Lo.

D a quoi vous appliquez-vous ?

R je travaille a eleve en moi un edifice digne de mes f.

D quel profit avez-vous fait.

R Je connois lechelle mysterieuse.

D Quest ce qui la compose ?

R deux montans et sept echellons

D que signifie les deux montants

R oheb Eloah cest a dire amour de dieu. Oheb Kerabah, amour du prochain.

D Que signifient les 7 échelons ?

R Les vertus que je dois pratiquer.

D que signifie les sept echellons

R les vertus que je dois professer.

 

D quelle est le premier

R tsedah kad pratique des oeuvres de miséricorde.

 

D Quelle est le second.

R Kurlaban, candeur

 

D Quel est le 3me

R Mothek, douceur de caractere.

 

D quel est le quatrieme

R Emmunah, amour de la verité.

 

D Quel est le cinquième

R hamal pyhiah avancement dans la pratique du bien.

 

D Quel est le sixieme

R Sabal patience dans les adversitez.

 

D quel est le septieme

R Choemal, Binah, tabunah, prudence pour garder le secret

D Où avez-vous cueillis les fruits de votre élection ?

R Dans une grotte profonde et dans le silence de la plus terrible nuit.

D ou avez-vous cueilli le fruit de vostre élection

 

R Dans une grote profonde et dans le silence de la nuit.

D Quels en étaient les témoins ?

R Une lampe et une fontaine.

D quels en etoient les témoins

R une lampe et une fontaine

D Qu'avez-vous fait dans cette grotte ?

R Je me suis acquitté avec zèle de ma Commission.

D quavez-vous fait

R je me suis acquitté de ma commission.

D Comment avez-vous été introduit dans le Chap  ?

R Par 7 grands coups.

D comment avez-vous été introduit en Ch

 

R par 7 grands coups

 

D que signifient 7 ces grands coups

R les 7 années qui furent employez a la perfection du temple : dont six pour sa construction et la septième pour la dedicace

 

D comment estes vous entré en ch.

R En criant N.N.N. neKabach

 

D que vous a ton repondu

R V.V.V.

D Que portiez-vous ?

R La tête du traître.

D que portiez-vous

R la tête du T

D Comment s'appelait-il ?

R Abiram – Akiroph.

D comment s'appeloit il

R abiram

D Qu'était-il ?

R Comp∴.

D quelle etoit sa profession

R Compagnon

D Quel est ce gr

R Le 2me de la maç Symb∴.

D quel est ce grade

R Le second de Lart R.

 

D quen avez vous fait

R en mapprochant du trone je lai mis sur Lautel et lui ai donné trois coup de poignards

D Comment put-il se résoudre à commettre un si grand crime ?

R Par Orgueil et par avarice

D comment put il se résoudre a commettre un si grand crime

R par orgueil et par avarice

D Que fit le Roi pour récompenser ceux qui l'avaient servi si fidèlement ?

R Il les établit surintendans des 153592 ouvriers qui furent employés à la construction du temple. Savoir : 70000 app 79997 Comp et 3595 Maît

D Que fit Salomon pour recompenser ceux qui lavaient servi si fidelement

R Il leur donna la surintendance sur les 3593 maitres qui avoient la direction des 149997 ouvriers qui furent employez pour continuer louvrage

D Combien y avoit il dapprentifs

R 70000

D Combien y avoit il de compagnons

R 79997*

*Ces chiffres sont exactement ceux repris par les rituels de « Tschoudy » et « Naudon ».

 

 

D quavez vous vû en entrant en ch.

R 7 grandes lumieres

 

D Que signifient elles

R Les 7 M. El. envoyez par Salomon a la recherche du T

D Que firent-ils quand le temple fut fini ?

R Ils s'unirent entr'eux & travaillèrent à perfectionner leurs moeurs en élevant des édifices spirituels.

D Que firent ils quand le temple fut fini,

R Ils se soutinrent dune maniere exemplaire parmi les juifs

D Comment les nommait-on ?

R Tolkal, Phares, Kadosch.

D Comment les appeloit on

R Pharas en hebreux Pahul kal.

D Que signifie ces mots ?

R Chaines séparées.

D Que signifie ce nom,

R Separez.

D Comment étaient-ils séparés ?

R Par la sainteté de leur vie et leur charité sans borne envers le prochain.

D Comment étoient ils separez

R Par la sainteté de vie et leur charité sans borne pour le prochain.

D Lorsqu'on leur demandait ce qu'ils entendaient faire pendant leur vie, que répondaient-ils ?

R Avoracha Adonai Recolgesh Tamiz Thohillasho rephi

D Lorsquon leur demandoit ce quils pretendoient faire pendant tout le cours de leur vie, que répondoient ils

R avarecha et hadonai Becol Geth Tamid tehillatho vephi

D Que signifie cette réponse

R Je bénirai le Seigneur en tout temps et j'aurai toujours Sa Louange dans ma bouche.

D Que veut dire cette réponse

R je benirai le Seigneur en tout tems et jaurai toujours se louanges dans ma bouche.

D Ajoutaient-ils autre chose ?

R Oui : Behahavah elion Hamey

D y adjoutoient-ils autre chose

R oui Beahavah et jon hani

D Que voulaient-ils dire par là ?

R J'assisterai toujours les pauvres & les regarderai comme mes FF

D Que vouloient-ils dire par la

R quils traiteroient toujours les pauvres et ceux quils veroient dans les souffrances comme leurs bons amis et quils ne negligeroient rien pour les secourir.

 

D Ne seloignerent ils pas dans la suite des obligations quils avoient contractées

R Peu a peu ils negligerent leurs anciennes , insensiblement ils oublierent tous leurs devoirs, lorgueil et lavarice leurs servirent de guide et ils se contenterent de conserver un exterieur austere et sous le masque de lhipocrisie ils se soutinrent tres lontems

D Que devinrent-ils ?

 

R Plusieurs d'entre eux, zélées observateurs des lois qu'ils s'étaient imposées, se séparèrent de leurs FF et furent à juste titre appelés Kadosch, ce qui signifie Saints. Ils étaient connus sous le nom d'Esséens ou Ésseniens. Josèphe dans son histoire, Philon et Eusèbe de Césarée en ont fait l'éloge : aucun écrivain n'en dit du mal.

D Comment se peut il donc faire que lordre soit parvenu a nous dans toute sa pureté

R Plusieurs dentre eux observateurs de la loi quils setoient imposée a juste titre, se separerent et furent à juste titre appellez Kadhosch, ce qui signifie Saints. Ils …. connus sous le nom desséens, joseph dans son histoire, philon juif et eusebe de Cesaree en font des eloges et jamais aucun écrivain n'en dit de mal.**

 

**Autre exemple, le passage qui suit «  le nom desséens , joseph dans son histoire, ... », ne se trouve ni dans « Tschoudy », ni dans « Naudon ».

 

D Comment s'appelait le GM qui ordonna à 70 FF de travailler à la version de l'Écriture Sainte ?

R Ptolemée Philadelphe, Roi d'Egypte, Prince des Astrologues, qui vivait 280 ans*** avant la venue du Messie.

D Comment sappeloit le grand maistre qui ordonna a 70 f. de travailler a la version de lecriture sainte

R Ptolomée Philadelphe Roi degipte prince des astrologues qui vivait deux cent quatre vingt ans avant la venue du Messie.

 

***Autre exemple, c'est le chiffre « 210 » qui se trouve dans « Tschoudy » et « Naudon ».

 

D Quel est celui des gg M chez les Juifs qui a eu la plus grande odeur de Sainteté ?

R Mohanem ou Manchem, qui vivait sous Herode Antipater.

D Quel est celui des G. M. chez les Juifs qui a eu la plus grande reputation de sainteté

R Manahem G.M. des Essens qui vivoit sous herode antipas

D Quelle était leur règle ?

R Ils élisaient un chef ou G M , qui jouissait de ce privilège pendant sa vie ; et lorsque quelqu'un était trouvé digne d'entrer parmi eux et s'engageait à trois choses par un serment solennel.

D quelle étoit leur Regle

R ils e.isoient un chef ou G. M. , qui jouissoit de ce privilege pendant sa vie et lorsque quelqu'un étoit trouve digne dentrer parmi eux ils s'engageoient a trois choses par un serment solemnel

D A quoi s'engageait-il ?

R A la foi envers Dieu, à la Justice envers les hommes & à l'obeissance envers le prince.

D a quoi sengageoient ils

R a la foi envers Dieu a la charité envers le prochain et a lobeissance au prince.

D Suivaient-ils tous la même règle ?

R Non : il y en avaient qui vivaient dans le siècle ; mais le plus grand nombre habitait les possessions qu'ils avaient dans la Syrie et la Thebaide, possessions qui servirent ensuite de retraite aux solitaires que nous connaissons sous le nom de Pères du Désert ; observait un jeune perpétuel ; s'abstenait de toutes sortes de viandes, n'avait aucun commerce charnel, et n'était occupé qu'à la prière & au soulagement des pauvres.

D suivoient-ils tous la même regle

R Non il y en avoit quelques uns qui vivoient dans le siècle mais le plus grand nombre habitoient les possessions qu'ils avoient dans la Scithie la Nitvie et la Thebaide qui servit ensuite de retraite aux solitaires que nous connaissons sous le nom de peres du desert qui observoient un jeune perpétuel sabstenoient de toutes sortes de viandes, n'avoient aucun commerce avec les femmes, et netoient occupéz quaux prieres et au soulagement des pauvres

D Les esséens étant Juifs, comment leur ordre a-t-il pu passer chez les chretiens ?

R Plusieurs d'entr'eux embrassèrent la religion chretienne, après la destruction du second Temple par Titus. Voyants qu'il n'y avait rien dans leurs anciennes pratiques, qui ne fut conforme aux règles les plus exactes de l'évangile, ils communiquèrent leurs secrets à plusieurs chrétiens en qui ils reconnurent les qualités requises, et avec lesquels ils s'unirent étroitement. Ils vivaient en commun & s'excitaient mutuellement à la pratique des Oeuvres de misericorde.

D Les Esseens y étant comment lordre a t il pû passer chez les chrétiens

R Leur plus grand nombre ayant embrassé la religion chretienne et voyants qu'il ny avoit rien dans leur pratique, qui ... fut conforme aux règles les plus exactes de levangile communiquerent leurs secrets a plusieurs chrétiens quils reçurent parmi eux et avec lesquels ils sunirent par ce moyen plus intimement, leur bien etoit en commun, et ils sexcitoient continuellement les uns les autres a la pratique des oeuvres de misericorde

D Quel est le G M chez les chrétiens qui se distingua le plus ?

R St Jean l'aumonier

D quel fut le G. M. qui se distingua le plus chez les chretiens

R St Jean Laumonier qui ayant distribué aux pauvres les biens immenses quil avoit se retira parmi les peres du desert ou il finit ses jours dans la penitence la plus austere

D L'ordre se soutint-il longtemps ?

R Jusqu'environ l'an 700 : peu à peu il tomba dans l'oubli ; il était presqu'inconnu au commencement du 12ème Siècle : cependant il s'était conservé chez quelques personnes pieuses qui s'étaient fait une loi d'en suivre exactement ses règles. De ce nombre était Hugues de Paganis et Godefroid de St Omer qui s'unirent pour le faire revivre ; En 1118 ces deux Gentils-hommes en choisirent sept autres, qui pensaient comme eux et qui avaient toutes les qualités requises pour les seconder dans leurs desseins. Ils se présentèrent à Garimond, Patriarche de Jerusalem, entre les mains de qui ils s'engagèrent par un voeux solomnel de pratiquer les oeuvres de miséricorde envers les pauvres & les pélerins qui accouraient de toutes les parties du monde pour visiter les Saints lieux et qui étaient souvent attaqués et maltraités par les infidèles lesquels ils combattirent de pied ferme quoiqu'ils fussent infiniment supérieurs en nombre.

D lordre se soutint-il pendant longtemps

R Jusqua environ de lan 700 peu à peu il se degrada et au commencement du douzieme siecle il étoit presquinconnu, il sétoit cependant conservé chez quelques personnes pieuses, qui setoient fait une loi den suivre exactement les statuts, de ce nombre etoient Hugues Pagani et Godefroi de Saint amour qui sunirent ensemble pour le faire revivre et reformer, ils choisirent 7 gentilhommes qui pensoient comme eux et qui avoient toutes les qualités requises pour les seconder dans leurs desseins. Ils se presenterent a Garimond patriarche de Jerusalem entre les mains de qui ils sengagerent par un voeux solomnel de pratiquer les oeuvres de misericorde entre les pauvres & les pelerins qui venoient de toutes les parties du monde pour visiter les saints lieux et qui etoient souvent attaquez et maltraitez par les infideles et de combattre de pied ferme quoique leur nombre fut tres supérieur plus de trois fois.

D Combien de temps vécurent-ils de la sorte ?

R Dix années. Ils s'étaient fait une loi de n'admettre personne parmi eux. Cependant l'empressement que faisait paraître les plus plus grands seigneurs de l'Europe pour entrer dans cette milice Sainte les forca de céder aux instances qui leur furent faites. Ayant été confirmés par autorité apostolique au concile de Troye, ils reçurent l'habit blanc, auquel Eugene III joignit la croix rouge.

D Combien de tems vecurent ils de la sorte

R dix annees ils setoient fait une loi de nadmettre personne parmi eux cependant lampressement que laissoient paroitre les plus grands seigneurs de leurope et de lafrique pour entrer dans la milice sainte les força de ceder aux instances qui leur furent fait et leur règle ayant été confirmée par autorité apostolique au concil de troye sous le pape honorius second ils reçurent lhabit blanc auquel Eugene trois joignit la croix Rouge

D L’ordre fit-il de grands progrès ?

R Il en fit de si rapide qu’en 1146 Guillaume de Tyr assure qu’il y avait plus de 300 Chev de maisons souveraines, ou du premier rang, sans compter plusieurs milliers de FF  outre les servants d’armes ; que l’ordre possédait des biens immenses ; qu’il n’y avait pas un seul endroit dans la Chrétienneté où il n’eut des établissements ; qu’il allait de pair avec les princes et les Rois et qu’il avait en propre plus de 9000 maisons.

D Lordre fit il après cela de grands progres

R Ils furent si rapides quen 1146 Guillaume de Tyre nous assure quil y avoit plus de 300 chevaliers d maisons souveraines ou du premier rang sans compter plusieurs milliers dautres freres outre les servans darmes, qui possedoient des biens immenses, quil ny avoit pas un seul endroit de la chretienté ou ils neussent des etablissemens quils alloient de pairs avec les princes et les rois et quils avoient en propre 9000 maisons.

D Profitèrent-ils de leurs richesses ?

R Ils les employèrent pour le soulagement des pauvres, des pélerins, des veuves et des orphelins. On était assuré de recevoir d’eux des secours qu’on leur demandait.

D Profiterent ils bien de leurs richesses.

R ils les employerent dabord pour le soulagement des pauvres pelerins des veuves et des orphelins on etoit assuré de recevoir deux le secours que l’on leur demandoit.

D Eurent-ils quelque chose de commun avec les chev de St Jean de Jerusalem ?

R Ils s’unirent avec eux dans le tems des Croisades pour combattre l’ennemi commun.

D eurent-ils quelque chose de commun avec les chevaliers de Saint Jean de Jerusalem

R Ils sunirent avec eux dans le tems des croisades pour combattre lennemi commun du nom chretien, bien des f. dans la M. croient que cest de la que leur L. sont nommées de St Jean, mais cest de St Jean Laumonnier G.M. qui vivoit dans le cinquieme siècle et qui fut le plus grand ornement de lordre.

D Quelle fut la Cause de leur ruine ?

R Les trésors immenses qu’ils avaient amassés et leur puissance qui les faisait aller de pair avec les têtes couronnées. Ce fut Philippe le Bel qui en fut l’auteur. Comme ils avaient pris le parti de Bonniface VIII, dans le fameux démèlé qu’il eut avec ce prince, il porta sa vengeance jusqu’à déterminer leur extinction. Parmi les promesses qu’il avait exigées de Bertrand de Goth, archevèque de Bordeaux, qu’il eleva sur la chaise de St Pierre, il lui fit jurer d’exterminer cet ordre. Tous ses membres furent arrêtés le même jour le 13 8bre 1307 et conduits dans diverses prisons.

D Quelle fut donc la cause de leur ruine

R Les tresors immenses quils avoient amassez, et leur puissance qui les faisoit aller de pairs avec les tetes couronnées setant eloignez peu a peu de lobservation de leur regle qui leur recammandoit lhumilité et la pauvreté ils se contenterent de faire distribuer a porte chaque jour des aumones au mandians qui se presentoient sans sembarrasser des pauvres honteux dont ils netoient cependant que les oeconomes. Dieu par un decret de sa justice impenetrable a de foibles mortels permit leur ruine. Ce fut Philippe le Bel qui en fut lauteur, comme ils avoient pris le parti de Boniface huit dans le fameux demelé quil eut avec le prince, il porta sa vengeance jusques a determiner leur extinction parmi leur promesse, quil avoit exigé de Bertrand de Goult archevesque de Bordeaux quil eleva sur la chaire de St Pierre, il lui fit jurer dexterminer cet ordre, le pape ayant fait reflexion sur linjustice dun pareil precedé traina laffaire en longueur, Philippe impatient pris si bien ses mesures quil fit tous arreter le meme jour qui fut le 13 octobre 1307 les ordres furent executez avec ponctualité dans toutes les provinces. Ils furent conduits dans diverses prisons, et le Roi alla lui-meme habiter le T. après avoir fait conduire en prison le G.M. du Molay, Gui frere du Dauphin De viennois, Perrault et les grands officiers

D Que fit ensuite le Roi ?

R Il ordonna qu'ils fussent exposés aux plus cruels supplices de la gène. Plusieurs martyrs de la Vérité, finirent leurs jours glorieusement. D’autres ne pouvant souffrir la violence des tourments, confesserent tout ce qu’on voulait exiger d’eux. Il y eut cependant 74 de ces derniers qui se retractèrent, et qui aimèrent mieux souffrir la mort, que de conserver la vie par un mensonge ils furent brulés à petit feu, comme relaps, hors la porte St Antoine.

D que fit il ensuite

R Il ordonna quils fussent exposez aux plus cruels supplices de la gene, plusieurs martyres de la verité, finirent leurs jours glorieusement, dautres ne pouvant soutenir la violence des tourmens confesserent tout ce quon voulut exiger deux, il y eut cependant 74 de ces derniers qui se retracterent et aimerent mieux soufrir la mort que de conserver leur vie par un mensonge, ils furent brulés a petit feu comme de la pa[ille] hors la porte St antoine.

Dans cette dernière question-réponse, nous avons une indication assez curieuse de la proximité des textes :

Kervella et Lestienne indiquent ici qu'il faut lire « gehenne » (Opus cit.). (Ne se trouve pas dans le manuscrit de Naudon, mais bien dans celui de Tschoudy: « de la gêne ».)

 

 

D Quels sont les Crimes dont on les accusait ?

R Quatre principaux :

1° D’etre obligés pour entrer dans l’ordre de renier Dieu et de cracher sur un crucifix ;

2° de se baiser trois fois, dans leur reception à la bouche, au nombril & au derrière.

3° de n’admettre jamais de femme parmi eux parce que la Sodomie y etait autorisée

4° de porter dans les chap que tenaient les GG  Of. de l’Ordre, une tête argentée ou dorée nommée Baffomet et que chacun etait obligé d’adorer.

D quels etoient les crimes dont on les accusoit

R quatre principaux le premier destre obligé pour entrer dans lordre de renier Dieu et de cracher contre le crist le deuxieme de se baiser 3 fois dans la reception a la bouche au nombril et au cul le 3eme de nadmettre jamais de femme parmi eux et cela acause que la sodomie etoit autorisée et usitée la 4eme de porter dans les Ch. que tenoient les grands officiers de l’ordre une tête argentée ou dorée que chacun deux etoit obligé dadorer

 

La mention de « Baphomet » se trouve dans le rituel namurois, mais pas dans celui de Quimper, ni dans celui de Tschoudy ou de Naudon.

 Si le terme Baphomet est absent dans le rituel de Quimper, néanmoins, l’idole à la tête argentée ou dorée y est bien décrit.

(voir la discussion reprise en première partie)

 

∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞

 

Après de nouvelles Demandes - Réponses, nous en trouvons onze du manuscrit de Quimper (fin du folio 10, début du folio 11, cf ref [1]) qui ne sont pas reprises par le rituel de Namur. Elles sont remplacées par dix-neuf Demandes - Réponses particulières (voir le rituel en fin d’article). Dans celles-ci, la grotte, la fontaine, la lampe, l’assassin, évoquent clairement le grade d’Élu des Neuf (6e place dans le Rite Primitif), en lui proposant une explication. On retrouve d’ailleurs, à deux reprises, dans les D-R, le mot « Nekam » (sous la forme de « Nekamak ») ou « Nekum » qui est le terme également repris dans le rituel namurois pour le degré d’Élu des Neuf.

Remarquons aussi que l’heure d’ouverture et de fermeture des travaux sont les mêmes, mais inversées.

C’est assez logique et cela renvoie à une discussion sur l’origine même de la famille des grades de vengeance, dont un Kadosch primitif fermerait en quelque sorte le cycle. D’ailleurs, dans le rituel de Quimper, les grades d’élus salomoniques sont évoqués. Notons que tous ces grades portent de nom d’Élu.[27]

 

Ce remplacement peut également se comprendre, puisque le début de ces questions dans le rituel de Quimper traite de religion entre catholiques versus luthériens/calvinistes qu’il serait souhaitable de ramener au sein de « l’Église ».

Dialogues probablement fort malvenus dans le contexte des relations belgo-autrichiennes/ régiments réformés des Hautes Puissances à Namur. Ensuite, durant la période française/ hollandaise, cela n'avait plus grande importance, puisque les régiments de religion réformée avaient disparu.

 

Les demandes réponses « délicates » :

... R Dans les montagnes d'Ecosse

D Quel est le mot ?

R Quelqu'un puit-il nous entendre.

D Dieu seul : voyons si vous tremblez à le prononcer ?

R Nom : Polka, Thares, Kadosch

... R dans les montagnes decosse ou ils prirent le nom de leur origine afin destre mieux cachez

D Expliquez moi dou vient que lon admet aujourdhui des f. qui ne sont pas catholiques quoique cela paraisse contre lordre et letablissement.

R parmi les f. quil y avoit en ecosse et en angleterre lors de letablissement du lutherianisme et du calvinisme, il y en eut plusieurs qui embrasserent les nouvelles oppinions, cependant lamitié fraternelle qui regnoit entre eux nen fut point alterée ils se contenterent de faire des voeux pour quil plût a la divine providence de ramener leurs f. dans le sein de leglise, et ce fut a cette occasion quils joignirent aux statuts de ne jamais parler de religion, crainte qui la dispute ne put les aigrir les uns contre les autres

D Où travaillons-nous ?

R Dans un lieu assuré pour y retablir l'édifice ruiné par les traîtres.

D Comment s'appelloit le G.M. chez les Esseens

R a charon Senilton

 

L’instruction se termine ainsi :

 

D Que devons nous faire lorsque nous avons le bonheur de tuer le traître c'est à dire d'éviter le péché ?

R Il faut suivre le Conseil du prophète Daniel qui dit : Racheter vos péchés par des aumônes. C'est ce qu'ont fait les heureux habitans des déserts de la Syrie, de la Thebaide ; c'est aussi ce que nos chev ont fait

 

D que devons nous faire lorsque nous avons eu le bonheur de tuer le T. cest à dire de nous eloigner du peché

R il nous faut suivre le conseil du prophette Daniel qui dit rachetter vos pechez par les aumônes. cest ce firent premierement les Plebeiens ensuite les Esseens, cest ce quont fait les heureux habitans des déserts de la Nitvie, de la Scithie et de la Thebaide, cest ce quont fait dans leur commencement et ensuite nos f. C.E.

D Sur quoi les hommes seront-ils jugés au dernier jour ?

R Sur les oeuvres de miséricorde qu'ils auront pratiqués ou négligés.

D sur quoi les hommes seront-ils punis ou recompensez au dernier jour ?

R sur les oeuvres de misericorde pratiquées ou négligées.

 

Ensuite, c'est la fermeture des travaux.

 

&&&

&&&&&&&&&&

&&&&&

 

Archives de Moscou. CEDOM.

 

   Troisième partie

 

29e degré : Grand Élu de la Vérité

 

(il y a un feuillet manquant)

 

Ouverture

 

Le Gr∴ Maît∴ frappe un coup sur son épée nue, les assistants répètent.

Le Gr∴ Maît∴ dit : « Chev∴ 1er et 2d Assistants, assurez-vous, chacun sur votre Col∴ que tous les FF∴ ici présents sont GG∴ Él∴ de la Vérité. »

Cet ordre s’exécute et les Assistants en rendent compte au Gr∴ Maît∴.

D. Chev∴ 1er Assistant, à quelle heure s’ouvre le Chap∴ ?

R. À minuit.

D. Chev∴ 2d Assistant, quelle heure est-il ?

R. Il est minuit.

D. Chev∴ 1er et 2d Assistants, annoncez aux Chev∴ que je vais ouvrir le Chap∴ par sept coups.

L’annonce faite, le Gr Maît∴ frappe oo-oo-oo-o. Les Assistants répètent.

Le Gr∴ Maît∴ fait le signe et dit : « Le Chap∴ des Gr∴ Él∴ de la Vérité est ouvert. Les Assistants répètent, s’ensuit l’applaudissement et la triple acclamation.

 

Réception

 

Le F∴ préparateur conduit le récipiendaire à la porte du Chap∴ à laquelle il frappe la batterie du Gr∴.

L’annonce que l’on frappe à la porte du temple se fait au Gr∴ Maît∴ qui ordonne de savoir qui frappe. Cet ordre s’exécute par le F∴ Chev∴ Maît∴ Écuyer qui va entrouvrir la porte.

Le préparateur répond : « C’est un Chev∴ Él∴ Kad∴ qui désire connaître la Vérité. »

La réponse est transmise au Gr∴ Maît∴ qui dit : « Qu’il soit introduit. »

Au moment où les portes s’ouvrent, le Chev∴ préparateur dit au récipiendaire de crier : « Nekamak ». Les Chev∴ répondent en criant : « Vengeance ».

Le Chev∴ préparateur introduit le candidat par trois pas précipités, les mains croisées sur la tête.

Le Gr : Maît∴ lui dit : « Chev∴, les gr∴ par lesquels vous avez passés jusqu’à présent ont dû vous faire connaître une partie de la Vérité, objet continuel de vos recherches. Nous allons vous la manifester d’une manière plus sensible encore, aussitôt que vous nous aurez donné un nouveau gage de la sincérité de vos sentiments et de la pureté des motifs qui vous poussent à connaître le but véritable de la Maç∴. Consentez-vous à prêter une nouvelle obligation qui vous attache à nous de la manière la plus intime.

Répétez donc avec moi : »

 

Obligation

Je renouvelle en ce moment toutes les obligations que j’ai contractées dans chacun des gr∴ qui m’ont été conférés jusqu’à présent et ce sous toutes les peines que je m’y suis engagées. Je promets en outre d’immoler à la Maçrie tous les traîtres et tous les faux FF∴. Je m’engage sous les mêmes peines à ne jamais conférer le gr∴ de Chev∴ Él∴ Kad∴ non plus que celui que je vais recevoir, à aucun Chev∴ de Malte. Je renonce à devenir membre de cet ordre. Ainsi Dieu me soit en aide.

 

Le Gr : Maît∴ dit au récipiendaire : « Chev∴, montez l’échelle mystérieuse que vous connaissez et prononcez à chaque échelon les paroles qui y sont gravées. »

Le candidat monte le premier échelon et prononce le mot qui y est écrit.

D. Promettez-vous d’exercer les œuvres de miséricorde corporelle ?

R. Oui, Gr∴ Maît∴.

Il monte le 2e échelon.

D. Promettez-vous de ne faire à autrui que ce que vous voudriez qui fut fait à vous-même.

R. Je le promets.

Il monte le 3e échelon.

D. Promettez-vous de vous conduire avec douceur et complaisance tant à l’égard de vos FF∴ : qu’à l’égard des prof∴ ?

R. Je le promets.

Il monte le 4e échelon.

D. Promettez-vous de ne jamais rien dire ni écrire qui puisse offenser la Vérité ?

R. Je le promets.

Il monte le 5e échelon.

D. Promettez-vous de faire tous vos efforts pour avancer de plus en plus dans le chemin de la Vertu ?

R. Je le promets.

Il monte le 6e échelon.

D. Promettez-vous de faire tout ce qui sera en vous pour supporter avec patience et résignation les maux qui affligent la condition humaine ?

R. Je le promets.

Il monte le 7e échelon.

D. Jurez que vous ne révélerez à qui que ce soit le secret des Gr : Él∴ de la Vérité.

R. Je le jure.

D. Nec plus ultra. Approchez Chev∴, venez recevoir la nouvelle dignité qui est due à votre constance.

Le préparateur le conduit au pied du trône, le fait mettre à genoux. Le Gr∴ Maît∴ lui pose son poignard sur le front et dit : « De la part du T∴ Ill∴ Gr∴ Maît∴ que je représente en ce moment et du consentement de tous les Chev∴ présents, je vous crée et constitue Gr∴ Él∴ de la Vérité.

Il frappe sept coups sur le poignard, le fait relever et l’embrasse en le baisant au front.

 

Signes

Le premier signe est celui du Kad∴. Il le fait en portant la main droite sur le cœur et l’étendant ensuite horizontalement, puis la laissant tomber sur le genou.

Le deuxième signe est de se mettre à genoux, les bras croisés sur la poitrine, les doigts touchants l’épaule, le corps incliné vers la terre.

Le troisième signe est de tirer l’épée, de tomber sur le genou gauche, la main gauche sur le cœur et de baiser trois fois la lame de son épée.

 

Attouchement

Se présenter la main gauche en faisant semblant de se poignarder de la droite.

 

Mot de passe

L’un dit « Endiague », l’autre répond « Lertiey ».

Le second dit « Demscoy », le premier répond « Hiram Abif ».

 

Mots sacrés

L’un dit « Nekamak-Baclim », l’autre répond « Adonaï ».

 

Le Gr∴ Maît∴ invite ensuite le nouveau Chev∴ à se faire reconnaître par les 1er et 2d Assistants.

 

Instruction du Gr∴

D. Êtes-vous Gr∴ Él∴ de la Vérité ?

R. Oui, j’ai ce bonheur.

D. Comment vous appelez-vous ?

R. Chev∴ Kad∴

D. Êtes-vous digne du titre ?

R. Je fais mes efforts pour cela.

D. Par qui avez-vous été reçu ?

R. Par le Gr∴ Maît∴.

D Que vous a-t-il fait ?

R. Il m'a créé Chev∴.

D. Qu'a-t-il fait de plus ?

R. Il m'a donné le cordon du gr∴

D. À quoi sert ce cordon ?

[ndr : il manque une page, sur base du « manuscrit de Quimper », il pourrait en être ainsi :

R. À lier plus intimement dans mon âme les sentiments de religion, de vertu, et d’honneur.

D. Quel est le principal devoir d’un Chev∴ Él∴ ?

R. Les observations des statuts de l’ordre.

D. À quoi vous appliquez-vous ?

R. Je travaille à élever en moi un édifice digne de mes FF∴.

D. Quel profit avez-vous fait ?

R. Je connais l’échelle mystérieuse.

D. Qu’est-ce qui la compose ?

R. Deux montants et sept échelons.

D. Que signifie les deux montants ?

R. Oheb Eloab, c’est-à-dire amour de Dieu. Oheb Kerabah, amour du prochain.]

R. … droit se nomme Oheb-Kerabah, qui signifie amour du prochain.

D. Que signifient les 7 échelons ?

R. Les vertus que je dois pratiquer.

D. Où avez-vous cueilli les fruits de votre élection ?

R. Dans une grotte profonde et dans le silence de la plus terrible nuit.

D. Quels en étaient les témoins ?

R. Une lampe et une fontaine.

D. Qu'avez-vous fait dans cette grotte ?

R. Je me suis acquitté avec zèle de ma Commission.

D. Comment avez-vous été introduit dans le Chap ∴ ?

R. Par 7 grands coups.

D. Que portiez-vous ?

R. La tête du traître.

D. Comment s'appelait-il ?

R. Abiram – Akiroph.

D. Qu'était-il ?

R. Comp∴.

D. Quel est ce gr∴ ?

R. Le 2e de la maçrie symb∴.

D. Comment put-il se résoudre à commettre un si grand crime ?

R. Par orgueil et par avarice.

D. Que fit le Roi pour récompenser ceux qui l'avaient servi si fidèlement ?

R. Il les établit surintendants des 153 592 ouvriers qui furent employés à la construction du temple. Savoir : 70 000 Appr∴, 79 997 Comp∴ et 3 595 Maît∴.

D. Que firent-ils quand le temple fut fini ?

R. Ils s'unirent entre eux et travaillèrent à perfectionner leurs mœurs en élevant des édifices spirituels.

D. Comment les nommait-on ?

R. Tolkal, Phares, Kadosch.

D. Que signifie ces mots ?

R. Chaînes séparées.

D. Comment étaient-ils séparés ?

R. Par la sainteté de leur vie et leur charité sans borne envers le prochain.

D. Lorsqu'on leur demandait ce qu'ils entendaient faire pendant leur vie, que répondaient-ils ?

R. Avoracha Adonai Recolgesh Tamiz Thohillasho rephi

D. Que signifie cette réponse

R. Je bénirai le Seigneur en tout temps et j'aurai toujours Sa Louange dans ma bouche.

D. Ajoutaient-ils autre chose ?

R. Oui : Behahavah elion Hamey.

D. Que voulaient-ils dire par là ?

R. J'assisterai toujours les pauvres et les regarderai comme mes FF∴.

D. Que devinrent-ils ?

R. Plusieurs d'entre eux, zélés observateurs des lois qu'ils s'étaient imposées, se séparèrent de leurs FF∴ et furent à juste titre appelés Kadosch, ce qui signifie Saints. Ils étaient connus sous le nom d'Esséens ou Esséniens. Josèphe dans son histoire, Philon et Eusèbe de Césarée en ont fait l'éloge : aucun écrivain n'en dit du mal.

D. Comment s'appelait le Gr∴ Maît∴ qui ordonna à 70 FF∴ de travailler à la version de l'Écriture Sainte ?

R. Ptolemée Philadelphe, Roi d’Égypte, Prince des Astrologues, qui vivait 280 ans avant la venue du Messie.

D. Quel est celui des GG∴ MM∴ chez les Juifs qui a eu la plus grande odeur de Sainteté ?

R. Mohanem ou Manchem, qui vivait sous Hérode Antipater.

D. Quelle était leur règle ?

R. Ils élisaient un chef ou Gr∴ Maît∴, qui jouissait de ce privilège pendant sa vie. Et lorsque quelqu'un était trouvé digne d'entrer parmi eux et s'engageait à trois choses par un serment solennel.

D. À quoi s'engageait-il ?

R À la foi envers Dieu, à la Justice envers les hommes et à l’obéissance envers le prince.

D. Suivaient-ils tous la même règle ?

R. Non : il y en avait qui vivaient dans le siècle ; mais le plus grand nombre habitait les possessions qu'ils avaient dans la Syrie et la Thébaïde, possessions qui servirent ensuite de retraite aux solitaires que nous connaissons sous le nom de Pères du Désert , observait un jeûne perpétuel, s'abstenait de toutes sortes de viandes, n'avait aucun commerce charnel, et n'était occupé qu'à la prière et au soulagement des pauvres.

D. Les esséniens étant Juifs, comment leur ordre a-t-il pu passer chez les chrétiens ?

R. Plusieurs d'entre eux embrassèrent la religion chrétienne, après la destruction du second Temple par Titus. Voyant qu'il n'y avait rien dans leurs anciennes pratiques, qui ne fut conforme aux règles les plus exactes de l’Évangile, ils communiquèrent leurs secrets à plusieurs chrétiens en qui ils reconnurent les qualités requises, et avec lesquels ils s'unirent étroitement. Ils vivaient en commun et s'excitaient mutuellement à la pratique des Œuvres de miséricorde.

D. Quel est le Gr∴ Maît∴ chez les chrétiens qui se distingua le plus ?

R. St Jean l’aumônier.

D. L'ordre se soutint-il longtemps ?

R. Jusque environ l'an 700 : peu à peu il tomba dans l'oubli ; il était presque inconnu au commencement du 12e Siècle. Cependant il s'était conservé chez quelques personnes pieuses qui s'étaient fait une loi d'en suivre exactement ses règles. De ce nombre était Hugues de Paganis et Godefroid de St Omer qui s'unirent pour le faire revivre. En 1118, ces deux Gentils-hommes en choisirent sept autres, qui pensaient comme eux et qui avaient toutes les qualités requises pour les seconder dans leurs desseins. Ils se présentèrent à Garimond, Patriarche de Jérusalem, entre les mains de qui ils s'engagèrent par un vœu solennel de pratiquer les œuvres de miséricorde envers les pauvres et les pèlerins qui accouraient de toutes les parties du monde pour visiter les Saints lieux et qui étaient souvent attaqués et maltraités par les infidèles, lesquels ils combattirent de pied ferme quoiqu'ils fussent infiniment supérieurs en nombre.

D. Combien de temps vécurent-ils de la sorte ?

R. Dix années. Ils s'étaient fait une loi de n'admettre personne parmi eux. Cependant l'empressement que faisait paraître les plus grands seigneurs de l'Europe pour entrer dans cette milice Sainte les força de céder aux instances qui leur furent faites. Ayant été confirmés par autorité apostolique au concile de Troyes, ils reçurent l'habit blanc, auquel Eugène III joignit la croix rouge.

D. L’ordre fit-il de grands progrès ?

R. Il en fit de si rapide qu’en 1146, Guillaume de Tyr assure qu’il y avait plus de 300 Chev∴ de maisons souveraines, ou du premier rang, sans compter plusieurs milliers de FF∴ outre les servants d’armes ; que l’ordre possédait des biens immenses ; qu’il n’y avait pas un seul endroit dans la Chrétienté où il n’eut des établissements ; qu’il allait de pair avec les princes et les Rois et qu’il avait en propre plus de 9000 maisons.

D. Profitèrent-ils de leurs richesses ?

R. Ils les employèrent pour le soulagement des pauvres, des pèlerins, des veuves et des orphelins. On était assuré de recevoir d’eux des secours qu’on leur demandait.

D. Eurent-ils quelque chose de commun avec les Chev∴ de St Jean de Jérusalem ?

R. Ils s’unirent avec eux dans le temps des Croisades pour combattre l’ennemi commun.

D. Quelle fut la Cause de leur ruine ?

R. Les trésors immenses qu’ils avaient amassés et leur puissance qui les faisaient aller de pair avec les têtes couronnées. Ce fut Philippe le Bel qui en fut l’auteur. Comme ils avaient pris le parti de Boniface VIII, dans le fameux démêlé qu’il eut avec ce prince, il porta sa vengeance jusqu’à déterminer leur extinction. Parmi les promesses qu’il avait exigées de Bertrand de Goth, archevêque de Bordeaux, qu’il éleva sur la chaise de St Pierre, il lui fit jurer d’exterminer cet ordre. Tous ses membres furent arrêtés le même jour le 13 8bre 1307 et conduits dans diverses prisons.

D. Que fit ensuite le Roi ?

R. Il ordonna qu'ils fussent exposés aux plus cruels supplices de la gène. Plusieurs martyrs de la Vérité finirent leurs jours glorieusement. D’autres ne pouvant souffrir la violence des tourments, confessèrent tout ce qu’on voulait exiger d’eux. Il y eut cependant 74 de ces derniers qui se rétractèrent, et qui aimèrent mieux souffrir la mort, que de conserver la vie par un mensonge. Ils furent brûlés à petit feu, comme relaps, hors la porte St Antoine.

D. Quels sont les crimes dont on les accusait ?

R. Quatre principaux :

1° D’être obligés pour entrer dans l’ordre de renier Dieu et de cracher sur un crucifix ;

2° de se baiser trois fois, dans leur réception à la bouche, au nombril et au derrière ;

3° de n’admettre jamais de femme parmi eux parce que la sodomie y était autorisée ;

4° de porter dans les Chap∴ que tenaient les GG ∴ Off. de l’Ordre, une tête argentée ou dorée nommée Baphomet et que chacun était obligé d’adorer.

D. Combien de temps dura leur procès ?

R. Depuis le 7 août 1309 jusqu’au 3 avril 1311.

D. Que devint le Gr∴ Maît∴ ?

R. Il fut brûlé vif en 1313, avec Guy, frère du Dauphin du Viennois, Perrault et le Gr∴ Prieur de Normandie.

D. Où se cachèrent les FF∴ qui ont conservé l’ordre ?

R. Dans les montagnes d’Écosse.

D. Quel est le mot ?

R. Quelqu'un peut-il nous entendre ?

D. Dieu seul : voyons si vous tremblez à le prononcer ?

R. Nom : Polka, Thares, Kadosch.

D. Où travaillons-nous ?

R. Dans un lieu assuré pour y rétablir l'édifice ruiné par les traîtres.

D. Que trouvez-vous dans ce lieu assuré ?

R. Des ossements, du sang et une lampe ardente.

D. Pourquoi dites-vous des ossements ?

R. Parce que tout mortel à des os.

D. Pourquoi dites-vous du sang ?

R. Parce qu’on ne pourra jamais aller à l’édifice sans tremper des mains dans un sang qui ne sera pas sang humain.

D. Que ferez-vous de la lampe ardente ?

R. Je l’éteindrais.

D. Malheureux ! Que feriez-vous : vous seriez donc dans les ténèbres ?

R. Non. Au lieu de la lampe, je serais éclairé tout-à-coup par un soleil qui n’est pas soleil.

D. Je vous entends : ainsi T∴ Ill∴ Chev∴ avez-vous pleuré ?

R. Oui T∴ Ill∴ Kad∴.

D. Avez-vous porté le deuil ?

R. Je le porte encore.

D. Pourquoi ?

R. À cause de la vertu méprisée et du vice régnant, de l’innocence maltraitée et du vice récompensé.

D. Qui seul est fait pour agir autrement à l’égard du crime et de la vertu ?

R. Le G∴ Arch∴ de l’Un∴ dont à chaque instant j’appelle la justice en faveur de mes FF∴.

D. Comment agira-t-il ?

R. Il favorisera nos désirs.

D. Qu’il les favorise donc.

 

Tous se mettent à genoux, les bras croisés sur la poitrine, les doigts touchant l’épaule, le corps incliné vers la terre. Ensuite ils se relèvent.

 

D. À quelle heure s’ouvre la caverne ?

R. À minuit.

D. Y entrerais-je avec vous ?

R. Non, T∴ Ill∴ Kad∴. Qu’y verriez-vous ? Le crime, l’horreur et l’effroi.

D. À quelle heure la fermez-vous ?

R. Au point du jour.

D. Donnez-moi la grande parole d’entrée ?

R. Nekamak Adonaï ou Nekum Adonaï nekum.

D. Que signifie-t-elle ?

R. Vengeance, ô mon Dieu, vengeance.

D. Sur quoi est fondé l’ordre ?

R. Sur une explication allégorique de tout ce qui s’est passé lors de la construction du temple.

D. Faites en l’explication ?

R. Le temple matériel que bâtit Salomon, où devait habiter la Majesté Divine se rapporte à l’homme qui doit être le temple de l’Être Suprême, l’Arch∴ qui doit coordonner l’édifice, comme fit Hiram, c’est l’âme qui est en nous. Les Comp∴ qui l’attaquèrent l’un après l’autre et dont le dernier lui porta le coup mortel, sont les vices qui nous attaquent et dont nous sommes souvent les victimes en cédant aux efforts qu’ils font pour nous subjuguer et qui donnent la mort à notre âme. Le soin que prit Salomon pour faire chercher les meurtriers afin qu’ils subissent la juste punition qu’ils avaient méritée et la constance avec laquelle les Maît∴ élus par le Roi, suivirent cette recherche, doivent nous faire connaître avec quelle exactitude nous devons mettre tout en usage pour vaincre et terrasser les passions qui tuent notre âme. Les Maît∴ Él∴ ont le bonheur de surprendre le traître Abiram dans le silence de la nuit, dans un endroit écarté. C’est aussi dans la solitude que nous devons espérer de trouver des remèdes à nos maux : c’est là que nous pouvons penser plus librement aux moyens propres à nous remettre en grâce. Il y avait dans la grotte où le traître fut découvert une lampe et une fontaine. C’est de cette dernière que découlent les grâces qui nous sont nécessaires. La lampe nous guide dans la route que nous devons parcourir pour arriver au terme de nos trav∴.

D. Que devons-nous faire lorsque nous avons le bonheur de tuer le traître, c’est-à-dire d’éviter le péché ?

R. Il faut suivre le conseil du prophète Daniel qui dit : rachetez vos péchés par des aumônes. C’est ce qu’on fait les heureux habitants du désert de la Syrie, de la Thébaïde ; c’est aussi ce que nos Chev∴ ont fait.

D. Sur quoi les hommes seront-ils jugés au dernier jour ?

R. Sur les œuvre de miséricorde qu’ils auront pratiquées ou négligées.

 

Clôture des Trav∴

 

D. Chev∴ 1er Assistant, à quelle heure se ferme le Chap∴ ?

R. Au point du jour.

D. Chev∴ 2d Assistant, quelle heure est-il ?

R. Il est le point du jour.

D. Chev∴ 1 et 2d Assistants, annoncez aux Chev∴ que je vais fermer le Chap∴ par sept coups.

 

Le Gr∴ Maît∴ frappe sept coups oo-oo-oo-o.

Les Assistants répètent.

Le Gr∴ Maît∴ fait faire le signe et dit : « Le Chap des GG∴ Él∴ de la Vérité est fermé. »

Tous applaudissent et disent la triple acclamation.

 

&

& &

 

L'imagerie "bizarre" foisonne dans les Hauts-Grades maçonniques. (CEDOM)

 

Références

 

  1. André Kervella et Philippe Lestienne. Un haut-grade templier dans les milieux jacobites en 1750 : l'Ordre Sublime des Chevaliers Élus aux sources de la Stricte Observance. Renaissance Traditionnelle, n°112, 1997.

  2. Extrait du décret du 5 janvier 1818, sur l’organisation définitive du Rite Ecoss:. du Primitif dans les Pays-Bas in Auguste de Wargny. Annales chronologiques, littéraires et historiques de la Maçonnerie des Pays-Bas, tome 3, 1824, pp 491-8.

  3. Jacques Léchelle et Pierre Mollier. Le manuscrit de Saint-Domingue 1764 à a source du manuscrit Francken. III Le grade de Grand Inspecteur Grand Élu ou Chevalier Kadosh. Renaissance Traditionelle n°120, 199, pp 234-77.

  4. Bernard Pateyron, Maurice Weber et Pierre Germain. Essai d’analyse lexicale et stemma codicum de quatre-vingt-trois rituels de Chevaliers Kadosh de la collation du fonds de l’atelier de recherches Sources. Nouvelles perspectives en sciences sociales, vol 11, n°1, 2015.

  5. Pierre Mollier. La Chevalerie Maçonnique. Dervy, 2005, 2008.

  6. Paul Duchaine. La Franc-Maçonnerie belge au XVIIIe siècle. Pierre Van Fleteren Éditeur, Bruxelles, 1911.

  7. Pierre Mollier. Les rituels de la Maçonnerie templière : un cycle légendaire au siècle des Lumières. Renaissance Traditionnelle n°129, 2002, pp29-39.

  8. Claude Guerillot. Son nom fut autre … Éditions Véga, 2004.

  9. Christophe de Brouwer. Les 250 ans du Rite Ecossais Primitif, dit de Namur. Renaissance Tradionnelle n°172, 2013.

  10. André Kervella et Philippe Lestienne, op. Cit.

  11. Philippe Lestienne. Réponse « au courrier des lecteurs » . Renaissance traditionnelle n°114, 1998, pp 153-55.

  12. Alain Bernheim. La Stricte Observance. Mai 1998. http://www.ordo-ab-chao.org/ordo/Docs/stricte-observance.pdf.

  13. Tschoudy. G.J.G.E. Chevalier Kados ; connu aussi sous les titres de Chevalier Élu, de Chevalier de l'Aigle-Noir. A Paris, chez le Frère Vérité. 1781.

  14. Paul Naudon. Histoire, rituels et tuileur des Hauts Grades Maçonniques. Édition de 1993. Dervy, pp 417-429.

  15. Selon Guy Schrans, John Cunningham aurait été initié entre 1742 et 1756 à la loge régimentaire gantoise Aux Trois Roses. Précisément la loge où le baron Charles Gotthelf von Hund aurait reçu le grade de maître en juillet 1742. Vrijmetselaars te Gent in de XVIIIde eeuw. Liberaal Archiev wzb, 2009, Gent, p2 & pp 121-123.

  16. André Kervella et Philippe Lestienne, op. Cit.

  17. Philippe Lestienne, op. Cit.

  18. Eq. a Quaestione Studiosa. Friedrich, Baron von Vegesack, Eq. a Leone insurgente, et l’émergence des Hauts Grades aux Pays-Bas. Renaissance Traditionnelle, n°131-132 ; 2002, pp 237-249.

  19. L Hunt, MC Jacob, W Mijnhardt. Le Livre qui a changé l'Europe. Éditions Markus Haller, 2015, p 119.

  20. Eq. A. Quaestionne studiosa (Alain Bernheim). Friedrich, Baron von Vegesack, Eq. a Leone Insurgente, et l'émergence des Hauts Grades aux Pays-Bas. Renaissance Tradionelle n°131-2, 2002, pp 237-49.

  21. PJ van Loo. Geschiedenis van het Hoofdkapittel der Hoge Graden in Nederland. Uitgeven bij het 150-jarig bestaan van het Hoofdkappittel, 1953, pp 11-15.

  22. JD Oortman-Gerlings. Early history in the high degrees in the Nederlands. Ars Quatuor Coronatum n°5, 1892.

  23. Antoine Faivre. Néotemplarisme in Sous la direction de Jean Servier, Dictionnaire de l’ésotérisme. PUF, 2013 (réédition), pp 919-20.

  24. E Humbertclaude. Une observation sur le Traittez de Pierre Dupuy (1582-1651) et le Klericat de J.A. Starck (1741-1816). Renaissance Traditionnelle n°120, 1999, pp 299-302.

  25. A Bernheim. Johann August Starck (Schwerin 1741 - Darmstadt 1816). The Templar Legend and the Clerics. http://www.freemasons-freemasonry.com/bernheim14.html (consulté le 23 août 2016).

  26. René Le Forestier. La Franc-maçonnerie Templière et Occultiste au XVIIIe et XIXe siècles. Tome 2. La Table d’Emeraude, 1987, pp 712-3.

  27. Jean-Bernard Levy. Abrégé d’histoire du REAA. Éditions de La Hutte, 2012, pp 110-1.

 

L'Assiette au beurre, 1904

 

 

&&&

&&&&&&&&&

&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&


 

Rédigé par Christophe de Brouwer

Commenter cet article